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    Yves Guchet, Georges Valois ou l'illusion fasciste

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Yves Guchet, Georges Valois ou l'illusion fasciste Empty Yves Guchet, Georges Valois ou l'illusion fasciste

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 7 Jan - 16:31

    https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1965_num_15_6_392901

    "Le fondateur du premier parti fasciste français." (p.1111)

    "Lucide et déçu par l'impuissance d'un mouvement dont toute l'ardeur contre-révolutionnaire est passée dans les mots, Valois tente de saisir la chance que l'Histoire semble lui offrir. Et ce sera le Faisceau. Mais l'échec suit de près l'enthousiasme et les premiers succès" (p.1112)

    "La rencontre avec Georges Sorel, qui eut lieu en 1898 lorsque celui-ci vint proposer à L'Humanité nouvelle sa brochure L'Avenir socialiste des syndicats, furent particulièrement importantes. Dans une lettre à Edouard Berth qui sert de postface à L'Homme contre l'argent, Valois écrit en 1928 qu'il peut se considérer comme l'un des deux fils spirituels préférés de Sorel (le second étant bien entendu Berth lui-même). En 1921, lorsqu'il écrit D'un siècle à l'autre, l'enthousiasme est plus tempéré." (p.1115)

    "Ce livre [L'Homme qui vient], le plus "philosophique" de Valois, que contient-il ? C'est en fait une nouvelle Réforme intellectuelle et morale de la France, et si le style n'est pas de Renan, l'intention en en proche.
    Il s'agit bien de débarrasser la France de cette cohorte d'idées fausses que constituent les "nuées quatre-vingt-neuvièmes" et tout particulièrement de cette illusion que la libre entente entre tous les hommes peut être la base du système social ("Libre entente ou contrainte ? Je réponds contrainte et je cherche l'explication du fait") afin de lui redonner le sens de la nécessité vitale de l'autorité
    ." (p.117)

    "L'influence de Nietzsche sur Valois fut considérable. Dans L'homme qui vient, il écrit: "Je dois ma libération à Nietzsche" (p.VIII). [...] Certains phrases frisent le pastiche." (note 18 p.1118)

    "Le progrès que Valois récuse c'est "la métaphysique criminelle", l'illusion selon laquelle l'homme devient meilleur, plus moral, sous l'effet des améliorations de la civilisation, en un mot c'est l'héritage de la philosophie des Lumières, mais non pas le progrès technique." (p.1119-1120)

    "Plus tard Le Fascisme, 1927] Valois, jugeant l'action de Lénine, écrira que la cause de son échec (?) aura été la suppression de la bourgeoisie, alors que le succès de Mussolini (?) tiendra dans l'intelligente utilisation de celle-ci." (p.1126)

    "Marius Plateau était ce dirigeant du mouvement dont Valois lui-même vantait le sens de l'action. En 1923, il est assassiné par une anarchiste, Germaine Berton. Or, l'Action française, qui, à maintes reprises, avait déclaré qu'au cas où l'un de ses hommes serait tué des représailles auraient lieu contre une personnalité parlementaire ou gouvernementale, ne fit rien. Certes, les Camelots dont Plateau était le chef manifestèrent leur fureur dans la rue, mais les représailles annoncées ne vinrent pas. Cette faiblesse de l'Action française eut pour résultat de renforcer chez Valois le sentiment qu'elle était devenue un mouvement parfaitement académique dans lequel personne ne songeait plus au coup de force dont Maurras avait fait la théorie avant la guerre." (p.1128-1129)

    "En 1924, le mouvement présente dans la région parisienne des candidats qui d'ailleurs seront tous battus." (p.1129)

    "Malgré son opposition au principe des élections, Valois fut malgré tout candidat, en banlieue." (note 53 p.1129)

    "Dans son hostilité à la ploutocratie, Valois était allé jusqu'à proposer aux communistes une alliance tactique, et en particulier il avait pris contact avec le maire communiste de Périgueux, Delagrange. Il faut faire un effort pour imaginer ce que pouvait représenter vers 1925, pour la clientèle d'un mouvement contre-révolutionnaire, la perspective d'une alliance avec les communistes, fussent-ils ceux "de la troupe" -entendez les communistes militants de base." (p.1130)

    "L'Occident (mais pour Valois, l'Occident, c'est la latinité...) doit ainsi se préparer à défendre la civilisation romaine et chrétienne contre de nouvelles invasions inévitables et le combattant du Midi, le fasciste latin, fourbir ses armes dans la perspective de l'affrontement avec le barbare slave et asiate (mais aussi germain... "l'oranger ne fleurit pas dans les plaines de la Sprée..."). Dans cette défense du lac sacré, la France "héritière de la pensée romaine" a un rôle de tout premier plan à jouer, à condition qu'elle se débarrasse de l'esprit bourgeois et de la ploutocratie qui la dévore ; cependant le nationalisme de Valois n'apparaît plus comme un nationalisme étroitement français, mais latin. Et le 2 novembre 1926, au cours d'une réunion publique, il lancera l'idée d'un bloc latin fasciste axé sur la France, l'Italie et l'Espagne." (p.1134)
    -Yves Guchet, Georges Valois ou l'illusion fasciste, Revue française de science politique, Année 1965, 15-6, pp. 1111-1144.




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