https://books.google.fr/books?id=zrVJDwAAQBAJ&pg=PA133&lpg=PA133&dq=skinner+signification+et+compr%C3%A9hension+dans+l%27histoire+des+id%C3%A9es&source=bl&ots=EQaNaJUeGk&sig=ACfU3U1A9emxmRCLuuf6JJeqIyHWGpc4mQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi_l4m_uMPhAhUMkhQKHWdJD8EQ6AEwB3oECAkQAQ#v=onepage&q=skinner%20signification%20et%20compr%C3%A9hension%20dans%20l'histoire%20des%20id%C3%A9es&f=false
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-Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, 321 pages.
"Lorsque Robert Mandrou et Georges Duby, dans les années 1960, tentent de réintégrer la culture et la pensée au rang des objets explorés par une école des Annales alors centrée sur les questions socio-économiques, le terme "idées" est naturellement repoussé au profit de celui de "mentalités". Contre la vieille histoire des idées, ce sont Durkheim et surtout Marc Bloch et Lucien Febvre qui sont invoqués pour théoriser une histoire visant à rendre compte non pas des théories conscientes et articulées du petit nombre mais des "sensibilités" et des "psychologies collectives"." (p.10)
"Ces différentes entreprises se rejoignent d'abord sur la rupture avec d'anciennes traditions historiographiques constituées et qu'on ne saurait rabattre les unes sur les autres: l'histoire des "idées élémentaires" (unit-ideas) d'Arthur Lovejoy, l'histoire de la philosophie pratiquée par Leo Strauss et ses élèves, l'Ideengeschichte de Friedrich Meinecke, l'idéalisme de Benedetto Croce, notamment. Les principales critiques, parfois excessives ou injustes, ciblent des récits de l'autopoièse des concepts s'engendrant et se développant d'eux-mêmes-mêmes, de Platon à Rawls en passant par Machiavel, Hobbes, Locke ou Montesquieu ; concepts interrogés selon une démarche rétrospective en fonction de valeurs et de grandes questions réputées universellement transposables, à la manière d'une perennis philosophia." (p.14)
"Les idées politiques existent [...] non pas comme des choses immatérielles livrées à la contemplation des penseurs, mais relativement aux usages qui en sont faits, toujours historiquement situés, en fonction des enjeux et des stratégies des acteurs qui s'en saisissent dans des luttes politiques déterminées ; des circulations et transferts entre groupes sociaux et entre aires culturelles. Par ailleurs, le mode d'existence des idées est pluriel: elles ne revêtent pas toutes la forme du concept abstrait, mais aussi celles de croyances, de valeurs, de slogans, de représentations, de lieux communs, etc. C'est pourquoi elles ne sont pas [...] l'apanage des penseurs professionnels et/ou reconnus du politique." (p.14-15)
-Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki, Introduction à Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, 321 pages.
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-Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, 321 pages.
"Lorsque Robert Mandrou et Georges Duby, dans les années 1960, tentent de réintégrer la culture et la pensée au rang des objets explorés par une école des Annales alors centrée sur les questions socio-économiques, le terme "idées" est naturellement repoussé au profit de celui de "mentalités". Contre la vieille histoire des idées, ce sont Durkheim et surtout Marc Bloch et Lucien Febvre qui sont invoqués pour théoriser une histoire visant à rendre compte non pas des théories conscientes et articulées du petit nombre mais des "sensibilités" et des "psychologies collectives"." (p.10)
"Ces différentes entreprises se rejoignent d'abord sur la rupture avec d'anciennes traditions historiographiques constituées et qu'on ne saurait rabattre les unes sur les autres: l'histoire des "idées élémentaires" (unit-ideas) d'Arthur Lovejoy, l'histoire de la philosophie pratiquée par Leo Strauss et ses élèves, l'Ideengeschichte de Friedrich Meinecke, l'idéalisme de Benedetto Croce, notamment. Les principales critiques, parfois excessives ou injustes, ciblent des récits de l'autopoièse des concepts s'engendrant et se développant d'eux-mêmes-mêmes, de Platon à Rawls en passant par Machiavel, Hobbes, Locke ou Montesquieu ; concepts interrogés selon une démarche rétrospective en fonction de valeurs et de grandes questions réputées universellement transposables, à la manière d'une perennis philosophia." (p.14)
"Les idées politiques existent [...] non pas comme des choses immatérielles livrées à la contemplation des penseurs, mais relativement aux usages qui en sont faits, toujours historiquement situés, en fonction des enjeux et des stratégies des acteurs qui s'en saisissent dans des luttes politiques déterminées ; des circulations et transferts entre groupes sociaux et entre aires culturelles. Par ailleurs, le mode d'existence des idées est pluriel: elles ne revêtent pas toutes la forme du concept abstrait, mais aussi celles de croyances, de valeurs, de slogans, de représentations, de lieux communs, etc. C'est pourquoi elles ne sont pas [...] l'apanage des penseurs professionnels et/ou reconnus du politique." (p.14-15)
-Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki, Introduction à Chloé Gaboriaux & Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, 321 pages.