https://www.persee.fr/doc/rhmc_0996-2743_1911_num_15_2_4631
"Pendant les journées de Juillet 1830, beaucoup de femmes excitèrent les hommes à aller se battre pour défendre la Charte ; beaucoup même, payant de leur personne, firent le coup de feu sur les barricades ; aussi se trouvait-il certaines femmes qui, comme la saint-simonienne Julie Fanfernot, pouvaient s'intituler fièrement "décorée de Juillet"." (p.163)
"En 1838, une femme, Laure Grouvelle, fut l'âme d'une conspiration républicaine. Fille du conventionnel Grouvelle, elle s'était signalée dès sa jeunesse par son zèle pour les bonnes œuvres. Liée avec les républicains, elle fut plus ou moins associée aux diverses tentatives insurrectionnelles du commencement du règne de Louis-Philippe, et, de 1830 à 1835, elle alla sans cesse "de la Force à Sainte-Pélagie, de Sainte-Pélagie à la Conciergerie, consolant les uns, rassurant les autres, apportent à tous un soulagement ou une espérance, et suppléant à la force physique qui lui manquait par l'excès de son zèle et l'énergie de sa volonté".
Liée avec Morey, l'un des conjurés de 1835, elle forma en 1838, avec Huber et Steuble, un complot qui avait pour but de faire disparaître le roi et de changer ensuite la forme du gouvernement. Le complot échoua. Laure Grouvelle, arrêtée et "accusée d'avoir inspiré Huber et Steuble et roupé autour d'elle des hommes d'action tout prêts à servir la violence de ses passions politiques", fut, malgré les très nombreuses dépositions favorables de ses témoins à décharge, condamné à cinq ans de prison. Elle mourut en 1842." (pp.163-164)
"L'opposition bourgeoise est représentée par Mme de Girardin, la plus célèbre des femmes journalistes de son époque. Dans les articles qu'elle publia dans La Presse sous le pseudonyme de "vicomte de Launay", elle critique d'une plume alerte et incisive les actes du gouvernement (l'article sur le projet de fortifications de Paris est un de ses plus intéressants) et s'attaque parfois aux personnes (par exemple dans son spirituel portrait de Thiers)." (p.164)
"Les articles de femmes de la Phalange, où, dit avec quelque exagération la Gazette des Femmes, "les femmes comptent autant que les hommes", et ceux de la Démocratie pacifique représentent, eux, le socialisme. Les plus importants sont ceux que Clarisse Vigoureux, belle-mère de Considérant, fit paraître dans ces deux journaux. Clarisse Vigoureux prend généralement parti contre le gouvernement dans les plus importantes questions agitées de son temps. Citons en particulier un chaleureux appel aux Français pour les engager à défendre la Pologne opprimée (1846)." (p.165)
pp.169-170
-Léon Abensour, "Le féminisme sous la monarchie de Juillet. Les essais de réalisation et les résultats", Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, Année 1911, 15-2, pp. 153-176.
https://www.persee.fr/doc/rhmc_0996-2743_1911_num_15_3_4639
"Pendant les journées de Juillet 1830, beaucoup de femmes excitèrent les hommes à aller se battre pour défendre la Charte ; beaucoup même, payant de leur personne, firent le coup de feu sur les barricades ; aussi se trouvait-il certaines femmes qui, comme la saint-simonienne Julie Fanfernot, pouvaient s'intituler fièrement "décorée de Juillet"." (p.163)
"En 1838, une femme, Laure Grouvelle, fut l'âme d'une conspiration républicaine. Fille du conventionnel Grouvelle, elle s'était signalée dès sa jeunesse par son zèle pour les bonnes œuvres. Liée avec les républicains, elle fut plus ou moins associée aux diverses tentatives insurrectionnelles du commencement du règne de Louis-Philippe, et, de 1830 à 1835, elle alla sans cesse "de la Force à Sainte-Pélagie, de Sainte-Pélagie à la Conciergerie, consolant les uns, rassurant les autres, apportent à tous un soulagement ou une espérance, et suppléant à la force physique qui lui manquait par l'excès de son zèle et l'énergie de sa volonté".
Liée avec Morey, l'un des conjurés de 1835, elle forma en 1838, avec Huber et Steuble, un complot qui avait pour but de faire disparaître le roi et de changer ensuite la forme du gouvernement. Le complot échoua. Laure Grouvelle, arrêtée et "accusée d'avoir inspiré Huber et Steuble et roupé autour d'elle des hommes d'action tout prêts à servir la violence de ses passions politiques", fut, malgré les très nombreuses dépositions favorables de ses témoins à décharge, condamné à cinq ans de prison. Elle mourut en 1842." (pp.163-164)
"L'opposition bourgeoise est représentée par Mme de Girardin, la plus célèbre des femmes journalistes de son époque. Dans les articles qu'elle publia dans La Presse sous le pseudonyme de "vicomte de Launay", elle critique d'une plume alerte et incisive les actes du gouvernement (l'article sur le projet de fortifications de Paris est un de ses plus intéressants) et s'attaque parfois aux personnes (par exemple dans son spirituel portrait de Thiers)." (p.164)
"Les articles de femmes de la Phalange, où, dit avec quelque exagération la Gazette des Femmes, "les femmes comptent autant que les hommes", et ceux de la Démocratie pacifique représentent, eux, le socialisme. Les plus importants sont ceux que Clarisse Vigoureux, belle-mère de Considérant, fit paraître dans ces deux journaux. Clarisse Vigoureux prend généralement parti contre le gouvernement dans les plus importantes questions agitées de son temps. Citons en particulier un chaleureux appel aux Français pour les engager à défendre la Pologne opprimée (1846)." (p.165)
pp.169-170
-Léon Abensour, "Le féminisme sous la monarchie de Juillet. Les essais de réalisation et les résultats", Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, Année 1911, 15-2, pp. 153-176.
https://www.persee.fr/doc/rhmc_0996-2743_1911_num_15_3_4639