https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2011-3-page-593.htm
"Né à Clermont-Ferrand en 1738, Jacques Delille est monté à Paris pour faire des études au Collège de Lisieux. Dès les années d’apprentissage, il a déployé un talent littéraire hors ligne, et après avoir terminé ses études, il a continué à rédiger des vers, en enseignant successivement à Beauvais, à Amiens et à Paris. C’est la traduction des Géorgiques de Virgile que Delille a publiée en 1770 qui lui a permis de se faire un nom dans le milieu littéraire. Les lecteurs de son temps ont applaudi cette traduction libre que le poète a mis plus de dix ans à achever. Ce grand succès lui a valu d’occuper la chaire de poésie latine au Collège de France à partir de 1773, et d’être élu à l’Académie française en 1774."
"L’Imagination comprend de nombreuses remarques de Delille sur des écrivains et philosophes depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, ce qui nous montre combien cette œuvre a été produite à partir des riches expériences de lecture de l’auteur. Un rapide survol de cet ouvrage nous suffit pour constater la fréquence des hommages à Jean-Jacques Rousseau et ses œuvres."
"Puisque les écrivains avant Rousseau prenaient le mot « rêverie » pour un synonyme de folie ou d’irrationalité, il est certain que Delille a subi une influence non négligeable du chant du cygne du Genevois."
"Dans cette remarque de Delille, nous pouvons admettre une influence de la thèse du sublime préconisée par Edmund Burke."
"Dans une note ajoutée à cet éloge de la mélancolie, le commentateur soutient que le tempérament mélancolique est une condition indispensable pour produire un chef-d’œuvre littéraire ou artistique. Selon lui, il est très rare de retrouver, même chez les plus grands poètes ou les plus grands prosateurs du XVIIIe siècle, la « douce et profonde mélancolie qui respire si souvent dans Virgile », alors que les vers de Delille sont pénétrés d’un ton mélancolique comparable à celui du poète latin. Ainsi, l’éditeur tente de rendre un hommage souligné à l’auteur de L’Imagination, mais il n’oublie pas en même temps l’existence de deux écrivains du XVIIIe siècle marqués exceptionnellement par le caractère mélancolique : Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre."
-Sakurako Inoue, « Des lumières au romantisme : autour de L'imagination (1806) de Jacques Delille », Revue d'histoire littéraire de la France, 2011/3 (Vol. 111), p. 593-604. DOI : 10.3917/rhlf.113.0593. URL : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2011-3-page-593.htm
"Né à Clermont-Ferrand en 1738, Jacques Delille est monté à Paris pour faire des études au Collège de Lisieux. Dès les années d’apprentissage, il a déployé un talent littéraire hors ligne, et après avoir terminé ses études, il a continué à rédiger des vers, en enseignant successivement à Beauvais, à Amiens et à Paris. C’est la traduction des Géorgiques de Virgile que Delille a publiée en 1770 qui lui a permis de se faire un nom dans le milieu littéraire. Les lecteurs de son temps ont applaudi cette traduction libre que le poète a mis plus de dix ans à achever. Ce grand succès lui a valu d’occuper la chaire de poésie latine au Collège de France à partir de 1773, et d’être élu à l’Académie française en 1774."
"L’Imagination comprend de nombreuses remarques de Delille sur des écrivains et philosophes depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, ce qui nous montre combien cette œuvre a été produite à partir des riches expériences de lecture de l’auteur. Un rapide survol de cet ouvrage nous suffit pour constater la fréquence des hommages à Jean-Jacques Rousseau et ses œuvres."
"Puisque les écrivains avant Rousseau prenaient le mot « rêverie » pour un synonyme de folie ou d’irrationalité, il est certain que Delille a subi une influence non négligeable du chant du cygne du Genevois."
"Dans cette remarque de Delille, nous pouvons admettre une influence de la thèse du sublime préconisée par Edmund Burke."
"Dans une note ajoutée à cet éloge de la mélancolie, le commentateur soutient que le tempérament mélancolique est une condition indispensable pour produire un chef-d’œuvre littéraire ou artistique. Selon lui, il est très rare de retrouver, même chez les plus grands poètes ou les plus grands prosateurs du XVIIIe siècle, la « douce et profonde mélancolie qui respire si souvent dans Virgile », alors que les vers de Delille sont pénétrés d’un ton mélancolique comparable à celui du poète latin. Ainsi, l’éditeur tente de rendre un hommage souligné à l’auteur de L’Imagination, mais il n’oublie pas en même temps l’existence de deux écrivains du XVIIIe siècle marqués exceptionnellement par le caractère mélancolique : Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre."
-Sakurako Inoue, « Des lumières au romantisme : autour de L'imagination (1806) de Jacques Delille », Revue d'histoire littéraire de la France, 2011/3 (Vol. 111), p. 593-604. DOI : 10.3917/rhlf.113.0593. URL : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2011-3-page-593.htm