"Nous avons souhaité vous parler de Notre Dame des Landes, de Sivens, de Roybon, d’Echillais, etc. Le point commun entre tous ces territoires ? Ils accueillent tous des projets d’aménagement, qu’il s’agisse d’aéroport, de retenue d’eau, d’un Center Park de Pierre et Vacances, faisant l’objet d’une contestation et dont les lieux ont été ou sont occupés de façon durable par une partie des opposants. De fait, ces territoires sont surnommées ZAD (« Zones à Défendre »). Les ZAD les plus connues sont celle de l’aéroport de Notre-Dame des Landes ainsi que celle de Sivens, où les affrontements entre les forces de l’ordre et opposants ont conduit au décès du militant Rémi Fraisse. La violence des « combats » a récemment fait apparaître ce sujet dans les médias."
"En investissant et en occupant les territoires de projet, puis en en faisant des lieux de vie et de lutte, les opposants s’approprient l’espace, en changent parfois la toponymie, essaient d’en garder le contrôle et d’en maîtriser les accès… Le développement sur les ZAD de l’agriculture vivrière, de modes de vie collectifs fondés sur l’autogestion sont aussi, pour les opposants, une manière de mettre en pratique un autre projet de société."
"A la différence des ZAD emblématiques citées précédemment, la majorité des projets d’aménagements contestés correspondent à un phénomène Not In My BackYard (NIMBY). Il s’agit là d’un nouveau type de contestation, initié par des habitants riverains de l’équipement ou du projet contesté. Ils protestent contre les nuisances de différents types dont celui-ci est ou sera la source du danger qui fait peser sur ces populations. Ces riverains n’expriment pas une opposition de principe à l’équipement contesté, mais leur hostilité à la localisation de cet équipement précisément et à l’impact qu’il aura sur leur cadre de vie et sur la valeur de leur patrimoine."
"Qui dit évacuation des lieux dit résistance, et donc des images qui font sensation… La production d’image est rapide et simplifie la réalité. L’image de fond qui reste et frappe est donc celle de jeunes qui résistent à mains nues contre les « robocop » armés. Le déséquilibre des forces est clairement affiché et utilisé. L’issue du conflit se joue devant l’opinion publique et donc à travers les médias, ce qui représente un coût politique et médiatique pour les maîtres d’ouvrage et les pouvoirs publics.
La radicalisation du conflit : la mort de Remi Fraisse à Sivens, par exemple, a fait totalement basculer l’issue du projet. Initialement les opposants au projet étaient peu soutenus par l’opinion publique et la population locale. Puis, la radicalisation du conflit a fait basculer le conflit et l’opinion publique a pris position en faveur des opposants au projet. Aux opposants historiques (associations environnementales, riverains, agriculteurs) prêts à négocier, à faire évoluer le projet, s’ajoutent à présent des opposants à qui la négociation importe peu, déterminés à gagner le conflit."
"C’est la rencontre d’un projet et d’un territoire qui fait le conflit."
"Il y a en effet des sites qui peuvent être plus difficiles pour tenir le terrain pour les forces de l’ordre. C’est bien la différence entre NDDL et son paysage de bocage et Sivens avec sa forêt."
"Si elle a certaines vertus, la décentralisation a aussi des effets pervers qui entraînent la baronnie et le clientélisme, surtout quand l’intérêt national n’est plus jugé légitime par les acteurs locaux."
-Philippe Subra, président de l'Institut français de géopolitique de Paris 8: http://cafe-geo.net/zad-quand-l-amenagement-seme-la-discorde/
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/dans-les-chambaran-amenagement-et-conflit-d2019acteurs-autour-dun-center-parc
"Lancé en 2007, le projet de Center Parc de Roybon (Isère) doit accueillir 1000 cottages pour une capacité d'accueil de 5 600 personnes, des commerces et des restaurants autour de l’Aquamundo, une bulle maintenue à 29 °C, avec piscines et jacuzzi. Le projet prévoit 697 créations d’emplois et des retombées fiscales. La construction des résidences doit commencer à l’automne 2015 pour voir le jour, fin 2017. Plus de 30 hectares de forêt sur les 150 prévus pour le parc ont déjà été abattus. Mais depuis 2007, ce projet rencontre de nombreux freins et oppositions."
https://info.arte.tv/fr/france-roybon-le-nouveau-sivens
"En investissant et en occupant les territoires de projet, puis en en faisant des lieux de vie et de lutte, les opposants s’approprient l’espace, en changent parfois la toponymie, essaient d’en garder le contrôle et d’en maîtriser les accès… Le développement sur les ZAD de l’agriculture vivrière, de modes de vie collectifs fondés sur l’autogestion sont aussi, pour les opposants, une manière de mettre en pratique un autre projet de société."
"A la différence des ZAD emblématiques citées précédemment, la majorité des projets d’aménagements contestés correspondent à un phénomène Not In My BackYard (NIMBY). Il s’agit là d’un nouveau type de contestation, initié par des habitants riverains de l’équipement ou du projet contesté. Ils protestent contre les nuisances de différents types dont celui-ci est ou sera la source du danger qui fait peser sur ces populations. Ces riverains n’expriment pas une opposition de principe à l’équipement contesté, mais leur hostilité à la localisation de cet équipement précisément et à l’impact qu’il aura sur leur cadre de vie et sur la valeur de leur patrimoine."
"Qui dit évacuation des lieux dit résistance, et donc des images qui font sensation… La production d’image est rapide et simplifie la réalité. L’image de fond qui reste et frappe est donc celle de jeunes qui résistent à mains nues contre les « robocop » armés. Le déséquilibre des forces est clairement affiché et utilisé. L’issue du conflit se joue devant l’opinion publique et donc à travers les médias, ce qui représente un coût politique et médiatique pour les maîtres d’ouvrage et les pouvoirs publics.
La radicalisation du conflit : la mort de Remi Fraisse à Sivens, par exemple, a fait totalement basculer l’issue du projet. Initialement les opposants au projet étaient peu soutenus par l’opinion publique et la population locale. Puis, la radicalisation du conflit a fait basculer le conflit et l’opinion publique a pris position en faveur des opposants au projet. Aux opposants historiques (associations environnementales, riverains, agriculteurs) prêts à négocier, à faire évoluer le projet, s’ajoutent à présent des opposants à qui la négociation importe peu, déterminés à gagner le conflit."
"C’est la rencontre d’un projet et d’un territoire qui fait le conflit."
"Il y a en effet des sites qui peuvent être plus difficiles pour tenir le terrain pour les forces de l’ordre. C’est bien la différence entre NDDL et son paysage de bocage et Sivens avec sa forêt."
"Si elle a certaines vertus, la décentralisation a aussi des effets pervers qui entraînent la baronnie et le clientélisme, surtout quand l’intérêt national n’est plus jugé légitime par les acteurs locaux."
-Philippe Subra, président de l'Institut français de géopolitique de Paris 8: http://cafe-geo.net/zad-quand-l-amenagement-seme-la-discorde/
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/dans-les-chambaran-amenagement-et-conflit-d2019acteurs-autour-dun-center-parc
"Lancé en 2007, le projet de Center Parc de Roybon (Isère) doit accueillir 1000 cottages pour une capacité d'accueil de 5 600 personnes, des commerces et des restaurants autour de l’Aquamundo, une bulle maintenue à 29 °C, avec piscines et jacuzzi. Le projet prévoit 697 créations d’emplois et des retombées fiscales. La construction des résidences doit commencer à l’automne 2015 pour voir le jour, fin 2017. Plus de 30 hectares de forêt sur les 150 prévus pour le parc ont déjà été abattus. Mais depuis 2007, ce projet rencontre de nombreux freins et oppositions."
https://info.arte.tv/fr/france-roybon-le-nouveau-sivens