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    Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres

    Johnathan R. Razorback
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    Henri - Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres Empty Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 8 Déc - 8:03

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lefebvre

    "La désaliénation, Hegel la concevait unilatéralement et spéculativement. Il l'attachait à la seule activité de la conscience philosophique. Pour Marx, les hommes se reprennent sur les aliénations au cours de luttes réelles, c'est-à-dire pratiques, la théorie étant un moyen (un élément, une étape, un intermédiaire) nécessaire et insuffisant dans ces luttes multiples et multiformes. Une aliénation ne se définit clairement pour Marx que par rapport à sa désaliénation possible : par la possibilité pratique, effective, de la désaliénation." (p.10)

    "La philosophie libère les hommes de la non-philosophie, c'est-à-dire des représentations fantastiques, acceptées sans critique fondamentale. La philosophie est donc la quintessence spirituelle de son époque. Prométhéenne par essence, elle cherche la vérité de l'histoire et du développement des sociétés prométhéennes." (pp.11-12)

    "Les tendances philosophiques qui représentent les intérêts, les buts, les perspectives des opprimés ont toujours été faibles et vaincues." (p.13)

    "La pensée marxiste maintient l'unité du réel et de la connaissance, de la nature et de l'homme, des sciences de la matière et des sciences sociales. Elle explore une totalité dans le devenir et dans l'actuel, totalité comprenant des niveaux et aspects tantôt complémentaires, tantôt distincts, tantôt contradictoires. Elle n'est donc en elle-même, ni histoire, ni sociologie, ni psychologie, etc., mais elle comprend ces points de vue, ces aspects, ces niveaux. C'est là son originalité, sa nouveauté et son intérêt durable.
    Depuis la fin du XIXe siècle, on tend à penser l'œuvre de Marx et notamment le
    Capital en fonction de sciences parcellaires qui se sont spécialisées depuis lors et dont Marx aurait refusé le cloisonnement. On réduit cet ensemble théorique, le Capital, à un traité d'histoire ou d'économie politique ou de sociologie ou encore de philosophie. La pensée marxiste ne peut entrer dans ces catégories étroites : philosophie, économie politique, histoire, sociologie. Elle ne relève pas davantage de la conception « interdisciplinaire » qui essaie de corriger, non sans risque de confusion, les inconvénients de la division parcellaire du travail dans les sciences sociales. L'investigation marxiste porte sur une totalité différenciée, en centrant la recherche et les concepts théoriques autour d'un thème : le rapport dialectique entre l'homme social actif et ses œuvres (multiples, diverses, contradictoires)." (p.22)

    "Connaître l'humain, c'est dégager ce qui naît de lui et en lui dans le devenir." (p.26)

    "Les Manuscrits de 1844 critiquent et rejettent les catégories et notions fondamentales de la philosophie, y compris les concepts de matérialisme et d'idéalisme. Qu'est la « substance » au sens philosophique ? C'est la nature métaphysiquement travestie dans sa séparation d'avec l'homme. Inversement, qu'est-ce que la conscience ? C'est l'esprit humain métaphysiquement travesti dans sa séparation d'avec la nature.

    Les deux interprétations du monde, le matérialisme et l'idéalisme, tombent avec la praxis révolutionnaire. Elles perdent leur opposition et par suite leur existence. La spécificité du marxisme, son caractère révolutionnaire (donc son caractère de classe) ne proviennent donc pas d'une prise de position matérialiste, mais de son caractère pratique, dépassant la spéculation, donc la philosophie, donc le matérialisme comme l'idéalisme. Les interprétations du monde se retrouvent dans la pensée antérieure, notamment dans la pensée (bourgeoise) du XVIII E siècle. S'il est vrai que le matérialisme a été dans l'ensemble la philosophie des classes opprimées et révolutionnaires, y compris la bourgeoisie, la fonction de la classe ouvrière est radicalement nouvelle. En explicitant la praxis (la pratique de la société basée sur l'industrie, laquelle permet de prendre conscience de la pratique humaine en général), elle dépasse définitivement et renvoie dos à dos les interprétations antérieures, correspondant à des stades dépassés de la lutte des classes.

    Le marxisme (qui théoriquement éclaircit la situation de la classe ouvrière et lui apporte une conscience de classe élevée au niveau de la théorie) n'est pas une philosophie matérialiste, parce que ce n'est pas une philosophie. Il n'est plus ni idéaliste, ni matérialiste, parce qu'il est profondément historique. Il explicite l'historicité de la connaissance ; il déploie l'historicité de l'être humain, la formation économique-sociale. Non seulement la philosophie n'explique rien, mais elle est elle-même expliquée par le matérialisme historique. La philosophie, attitude contemplative, accepte l'existant. Elle ne transforme pas le monde, mais les interprétations du monde. L'attitude contemplative, conséquence lointaine de la division du travail, est une activité mutilée, partielle. Or le vrai, c'est le tout. La philosophie ne peut prétendre au titre d'activité suprême et totale. Les résultats obtenus par cette activité contemplative vont contre les faits empiriquement observés. Il n'y a pas d'absolus immobiles, pas d'au-delà spirituel. Tout absolu se révèle comme un masque justifiant l'exploitation de l'homme par l'homme. Les abstractions philosophiques telles qu'elles n'ont aucune valeur, aucune signification précise. Le vrai c'est aussi le concret. Les propositions de la
    philosophia perennis ? Ou bien ce ne sont que des tautologies sans contenu, ou bien elles reçoivent un sens concret par un contenu historique, empiriquement vérifiable. S'élever au-dessus du monde par la réflexion pure, c'est en réalité rester enfermé dans la pure réflexion. Cela ne veut pas dire qu'on aboutit au nominalisme ; les universaux sont fondés dans la praxis, elle-même objective.

    Y aurait-il plusieurs sortes, qualitativement diverses et distinctes, de connaissance, par exemple la connaissance philosophique et la connaissance scientifique ? Non. La pensée philosophique abstraite n'est justifiée que comme abstraction des connaissances scientifiques particulières, ou plus exactement comme résumé des résultats les plus généraux de l'étude du développement historique.
    " (pp.28-29)
    -Henri Lefebvre, Sociologie de Marx, PUF, coll. SUP, 1974 (1966 pour la première édition), 176 pages.





    Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Dim 25 Juil - 11:33, édité 7 fois


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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

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    Henri - Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres Empty Re: Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres

    Message par Johnathan R. Razorback Dim 21 Mar - 14:18

    https://fr.1lib.fr/book/11061315/4a1337

    La conscience mystifiée

    Critique de la vie quotidienne : 1. Introduction

    https://fr.1lib.fr/book/5292274/fbbbc7

    Critique de la vie quotidienne : 2. Fondements d’une sociologie de la quotidienneté

    https://fr.1lib.fr/book/5292280/14e401

    Critique de la vie quotidienne : 3. De la modernité au modernisme

    https://fr.1lib.fr/book/5292284/1db396

    https://fr.1lib.fr/book/5496793/4acd11

    Le droit à la ville

    https://fr.1lib.fr/book/3514832/f87a4f

    Espace et politique

    https://fr.1lib.fr/book/5841542/e8f90b

    La production de l'espace

    https://fr.1lib.fr/book/5409998/c11c4b

    https://fr.1lib.fr/book/5409998/c11c4b




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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

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    Henri - Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres Empty Re: Henri Lefebvre, Sociologie de Marx & autres oeuvres

    Message par Johnathan R. Razorback Mer 14 Juil - 20:03

    "L'espace, relatif, instrument de connaissance, classement des phénomènes, ne s'en détache pas moins (avec le temps), de l'empirique ; il se rattache selon Kant a l'a priori de la conscience ( du << sujet >>), à sa structure interne et idéale, donc transcendantale, donc insaisissable en soi." (p.8 )

    "Cl. Levi-Strauss [...] dans toute son œuvre identifie le mental et le social par la nomenclature (des rapports d'échange) dès les débuts de la société." (note 2 p.12)

    "La réflexion épistemologico-philosophique n'a pas donné un axe a une science qui se cherche depuis longtemps à travers un nombre immense de publications et de travaux : la science de l'espace. Les recherches aboutissent soit à des descriptions (sans atteindre le moment analytique, encore moins le théorique), soit à des fragmentations et découpages de l'espace. Or-beaucoup de raisons induisent à penser que descriptions et découpages n'apportent que des inventaires de ce qu'il y a dans l'espace, au mieux un discours sur l'espace, jamais une connaissance de l'espace." (pp.14-15)

    "Le lien entre savoir et pouvoir devient manifeste, ce qui n'interdit en rien [contrairement à ce que dissimule Foucault] la connaissance critique et subversive et définit au contraire la différence conflictuelle entre le savoir au service du pouvoir et le connaître qui ne reconnaît pas le pouvoir." (pp.17-18)

    "De quels champs s'agit-il ? D'abord du physique, la nature, le cosmos, - ensuite du mental (y compris la logique et l'abstraction formelle), - enfin du social. Autrement dit, la recherche concerne l'espace logico-épistémologique, -l'espace de la pratique sociale, - celui qu'occupent les phénomènes sensibles, sans exclure l'imaginaire, les projets et les projections, les symboles, les utopies." (p.19)

    "Qu'est-ce que << produire >> en ce qui concerne l'espace ? Il faudra passer de concepts élaborés, donc formalisés, à ce contenu sans tomber dans l'illustration et l'exemple, ces occasions de sophismes. C'est donc un exposé complet de ces concepts, et de leurs rapports, d'une part avec l'extrême abstraction formelle (l'espace logico-mathématique) et, de l'autre, avec le pratico-sensible et l'espace social, qu'il faudra donner ; autrement traité, l'universel concret se dissociera et retombera dans ses moments selon Hegel: le particulier (ici les espaces sociaux décrits ou découpés), le général (le logique et le mathématique), le singulier (les << lieux >> considérés comme naturels, dotés seulement d'une réalité physique et sensible)." (p.23)

    "Evènement capital bien qu'inaperçu, de sorte que son rappel s'impose a chaque moment : vers 1910, l'espace commun au bon sens, au savoir, à la pratique sociale, au pouvoir politique, contenu du discours quotidien comme de la pensée abstraite, milieu et canal des messages, celui de la perspective classique et de la géométrie, élaboré depuis la Renaissance, à partir de l'héritage grec (Euclide et la logique), à travers l'art et la philosophie de l'Occident, incorporé dans la ville, cet espace s'ébranle. Il reçoit tant de chocs et subit tant d'agressions qu'il ne garde une réalité pédagogique dans un enseignement conservateur qu'avec beaucoup de difficultés. L'espace euclidien et perspectif disparait comme référentiel, avec les autres lieux communs (la ville, l'histoire, la paternité, le système tonal en musique, la morale traditionnelle, etc.). Moment crucial." (p.34)

    "L'espace ainsi produit sert aussi d'instrument à la pensée comme à l'action, qu'il est, en même temps qu'un moyen de production, un moyen de contrôle donc de domination et de puissance -mais qu'il échappe partiellement, en tant que tel, à ceux qui s'en servent. Les forces sociales et politiques (étatiques) qui l'engendrèrent tentent de le maitriser et n'y parviennent pas; ceux-là mêmes qui poussent la réalité spatiale vers une sorte d'autonomie impossible à diminer s'efforcent de l'épuiser, de -Ia fixer
    pour 1'aSSCrvir.· Cet espace · serait-il abs~ait? Oui, mais ii
    est ·aussi << l"Cel

    », com11Je la marchandise et l'argent, ~
    . . abstractions _concretes. Serait-il ~ncret? Oui, . mais · pas de la meme facon qu'un objet, un produit quelconque. Est-ii instrumental ? Certes, mais, comme la connaissance, ii deborde
    l'instrumentalite. Se. reduirait-il a une projection - a une
    << objectivation >> d'un savoir~ Oui et non : le savoir objective
    dans un produit ne coincide plus avec la connaissance
    theorique. L'espace con~ient des rapports sociaux. Comm·ent? Pourquoi? Lesquels ?" (pp.35-36)
    -Henri Lefebvre, La production de l'espace, Paris, Anthropos, 1974, 485 pages.




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