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    Yvon Quiniou, Le matérialisme en histoire

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Yvon Quiniou, Le matérialisme en histoire Empty Yvon Quiniou, Le matérialisme en histoire

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 9 Fév - 16:19

    https://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1984_num_70_1_2372

    "
    (pp.104-107)

    "La rencontre d'un modèle dialectique formel et d'un contenu particulier n'a jamais produit une seule connaissance nouvelle." (p.106)

    "Pour le matérialisme, qui refuse toute position préalable d'un Absolu originaire, il ne saurait donc y avoir de sens téléologique global du processus historique." (p.109)

    "Le pan-tragisme de Hegel est ultimement justifié, sinon annulé, par son pan-logisme qui est une apologie ultime du négatif par la reconnaissance en lui de l'Absolu. Pour le matérialisme, au contraire, dans la mesure où il est lié à un athéisme, il y a un absolu du négatif qu'aucune téléologie ne saurait réduire: que l'histoire avance par son "mauvais côté" ne justifiera jamais l'exploitation, la violence, le meurtre." (p.110)

    "L'affirmation d'intelligibilité -au minimum postulat méthodologique fondamental sans lequel il n'y a pas de recherche scientifique possible." (p.110)

    "Le thème de la nécessité historique -c'est-à-dire l'idée que le processus historique n'est pas contingent mais nécessaire- est un thème constant chez Marx. Mais la représentation théorique qu'il s'en fait est souvent perturbée par plusieurs modèles de la nécessité qui l'empêche de s'en faire une conception rigoureusement matérialiste, c'est-à-dire déterministe. Ce qu'on a pu appeler, pour le lui reprocher, son nécessitarisme, n'a de sens que pour autant que l'on confonds ces différents modèles." (p.114)

    "[La nécessité bien comprise, c'est-à-dire matérialiste et non pas fataliste, s'avère] non absolue c'est-à-dire conditionnelle: la nécessité d'un phénomène, quel qu'il soit, est toujours relative à un autre phénomène ou à un ensemble de conditions auquel il est relié par une relation que la connaissance peut dégager et sur lequel l'homme peut intervenir: soit pour produire "l'effet" en produisant sa "cause", soit pour empêcher "l'effet" en empêchant sa "cause". C'est dire que, par essence, la nécessité-déterminisme offre prise à la pratique humaine: les champs du "déterminé", du "compréhensible" (par une raison scientifique) et du "transformable" coïncident et cette coïncidence (ou cette équivalence) permet de penser philosophiquement l'unité de la théorie (scientifique) et de la pratique (transformatrice du réel). Tout déterminisme révèle donc une nécessité qui ouvre un champ d'intervention pour la pratique: la nécessité ici fonde le pouvoir (ou la puissance) alors que tout à l'heure [sous son appréhension fataliste erronée] elle l'empêchait. [...] Si l'homme a prise sur réel c'est donc parce qu'il est déterminé." (p.117)

    "Effet de la théorie marxiste elle-même sur l'histoire c'est-à-dire l'ensemble de ses effets réformateurs-intégrateurs (acquis syndicaux et politiques)." (p.122)

    "C'est donc parce que la causalité historique des conditions ne peut se réaliser qu'à travers la médiation spécifique de la pratique et de la conscience (cela est vrai d'une révolution, mais également d'une politique de conservation sociale) dans un champ où s'affrontent des forces antagonistes, qu'elle ne produit pas nécessairement ses effets. En d'autres termes, c'est parce que cette médiation est nécessaire à l'effet que l'effet lui-même n'est pas nécessaire. La causalité des conditions, contrairement à la causalité naturelle des causes, ne produit donc qu'une nécessité tendancielle et "hypothétique" (conjecturale, probabiliste, conditionnelle) et non une nécessité "apodictique". Les causes en histoire -dès lors qu'on en prend conscience- sont des conditions pour et non des causes de: des conditions pour une pratique qui a à les exploiter." (p.122)
    -Yvon Quiniou, "Le matérialisme en histoire", Raison présente, Année 1984, 70, pp. 103-127.




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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

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