https://www.babelio.com/auteur/Yvon-Quiniou/64711
"
(p.14)
"Comment porter aux nues une philosophe comme H. Arendt dont les écrits comportent tant d'approximations ? [faire du doute cartésien une préfiguration de Nietzsche]." (note 7 p.17)
" [Pour Kant, et contre toute la philosophie antérieure] on ne peut connaitre que le Conditionné physique, non l'Inconditionné métaphysique." (p.26)
" [Hegel constitue] une véritable régression par rapport à la critique kantienne et un retour au dogmatisme métaphysique a-critique le plus extrême. Marx l'a magnifiquement critiqué dans le 3ème des Manuscrits de 1844." (p.28)
" [La philosophie] ne peut s'affirmer qu'en se confrontant à la science, voire à travers la médiation de celle-ci, donc indirectement." (p.29)
"Si l'être était de nature idéelle ou spirituelle comme chez Platon et Hegel ou lié à un principe devin, la pensée humaine en s'approfondissant en elle-même et en s'intériorisant de plus en plus (voir aussi les conceptions mystiques) pourrait atteindre, en droit, son essence ; au contraire, dans le contexte ontologique du matérialisme, il y a ce que Pierre Raymond a appelé justement une "extériorité expérimentale du réel" qui nous contraint définitivement à passer par la connaissance scientifique et ses procédures expérimentales propres pour en saisir la vérité. Il n'y a donc de connaissance du monde matériel que scientifique et a posteriori, ce qui ferme l'accès au vrai à la spéculation a priori." (pp.32-33)
"
(pp.39-41)
"
(pp.42-47)
p.47
"Si "la conscience et le monde sont donnés du même coup" -la conscience par son intentionnalité ayant pour essence de viser ce monde sous de multiples formes et ne pouvant être sans cette visée -, cela veut dire d'abord que la conscience ne provient pas de ce monde. Exit donc la matérialité de la conscience (ou de la pensée) liée au cerveau telle que la biologie nous la démontre [...]
Nous sommes en présence d'une forme raffinée de spiritualisme: car même si cette conscience n'est pas une substance close [...] comme la pensée l'est chez Descartes, puisqu'elle est caractérisée par son ouverture sur le monde et son rapport à lui [...] elle a bien une autonomie ontologique analogue à celle de la substance pensante cartésienne qui "pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle"." (pp.117-118)
"Cette approche, aussi pure soit-elle, est bien descriptive. Or, en quoi la description d'un phénomène, même réflexive et accompagnée des précautions indiquées, relève-t-elle de la science dont le but est, non de décrire, mais d'expliquer le phénomène en sortant de son approche interne ou immédiate, pour l'appréhender de l'extérieur par toute une série de médiations, en l'incluant dans le déterminisme objectif quel qu'il soit (naturel, historique, psychologique) de façon à nous en révéler l'essence objective effective ? Car le risque d'une pareille approche, c'est qu'elle s'enferme dans la manière dont le phénomène, précisément, nous apparaît [...] et que, du coup, elle ne nous en livre, en guise de résultat théorique, que l'apparence... aussi fidèle ou rigoureuse que soit sa description qui recourt, Husserl y insiste constamment, à 'l'intuition directe". [...] [La phénoménologie] exclut l'inconscient psychique, découvert par Freud, comme cause possible de l'émotion et, plus largement, de nos manifestations affectives -et l'on sait que Sartre, dans L'être et le néant, a récusé foncièrement cette idée, affirmant que "tout fait psychique est co-extensif à la conscience", à savoir qu'il se situe à l'intérieur d'elle et qu'on en a donc toujours conscience." (pp.124-125)
" [Husserl rejette l'idée d'une connaissance] d'une réalité qui existe en soi hors de la connaissance que l'on en prend." (p.128)
"Pour Husserl, au contraire [de Kant], il n'y a pas une évidence avérée de la science, donnée hors de la philosophie qui réfléchit sur elle, et dès lors que le "comment" fondateur (comment la science est-elle possible ?) n'est pas résolu positivement, le "que", le "fait que" la science existe comme connaissance devient douteux !" (p.130)
"En quoi la saisie intentionnelle et intuitive par la conscience réflexive d'un phénomène dont l'appartenance concrète au monde naturel a été suspendue, peut-elle nous livrer son essence, fût-ce sous la forme d'un sens ? Pour prendre son exemple du rouge, en quoi la saisie de son "apparaître" qui le définit comme "phénomène" pour la conscience, peut-elle nous renseigner soit sur les propriétés chimiques de cette couleur en tant que phénomène du monde, soit sur l'acte physiologique de sa vision ? Il faudrait pour le savoir réellement, c'est-à-dire scientifiquement, se situer sur le terrain empirique de l'être transcendant la conscience extérieur à elle... ce qui est refusé d'emblée par la réduction phénoménologique. N'est-ce pas alors à une fausse science que nous avons affaire et à la simple conscience descriptive, sans portée explicative, d'idéalités réflexives..." (pp.132-133)
" [Husserl a] éclairé le rôle constituant de la conscience quant au sens des choses -il n'y a pas de sens hors de la conscience humaine- mais en le fusionnant aussi avec leur essence, au risque de verser dans un idéalisme de l'objet connu." (p.134)
"On ajoutera cette remarque toute simple, mais qui a échappé à Husserl : dire que la vie n'a pas de sens et qu'aucun savoir, de quelque type qu'il soit, ne peut lui en trouver (ce qui est ma conviction), ce n'est pas du tout [dire] [...] hors de toute point de vue scientifique, qu'elle n'en a pas moins du prix ou de la valeur [...] Le nihilisme théorique du sens quant à celle-ci n'entraîne aucunement un nihilisme de la valeur la concernant. [...]
La solution qu'envisage Husserl à cette situation de crise manifeste ultimement, sous une forme pratique, son idéalisme théorique. C'est l'appel, réitéré, à une philosophie inédite, transcendantale et métaphysique, porteuse d'un sens véritable et universel pour l'humanité, capable de la régénérer face au risque mortel de la déraison et de l'absence de finalité." (pp.137-138)
" [Tran-Duc-Thao montre que] La conscience humaine, en tant que telle et dans ses contenus, n'est pas un point de départ absolu, mais un résultat relatif, relatif au procès productif de la réalité matérielle, naturelle et historique." (p.144)
"
(p.213)
"
(pp.214-215)
"
(pp.217-218)
"Kant se plaignait de mal écrire quand il se comparaît à Hume." (note 376 p.220)
"
(p.223)
"Deleuze nous offre une analyse de la psychanalyse que je trouve largement délirante." (p.226)
"
(pp.229-230)
"
(note 405 pp.232-233)
-Yvon Quiniou, Misère de la philosophie contemporaine, au regard du matérialisme. Heidegger, Husserl, Foucault, Deleuze, L'Harmattan, 2016, 258 pages.
définition de la science ?
confond irrationalisme et relativisme
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(p.14)
"Comment porter aux nues une philosophe comme H. Arendt dont les écrits comportent tant d'approximations ? [faire du doute cartésien une préfiguration de Nietzsche]." (note 7 p.17)
" [Pour Kant, et contre toute la philosophie antérieure] on ne peut connaitre que le Conditionné physique, non l'Inconditionné métaphysique." (p.26)
" [Hegel constitue] une véritable régression par rapport à la critique kantienne et un retour au dogmatisme métaphysique a-critique le plus extrême. Marx l'a magnifiquement critiqué dans le 3ème des Manuscrits de 1844." (p.28)
" [La philosophie] ne peut s'affirmer qu'en se confrontant à la science, voire à travers la médiation de celle-ci, donc indirectement." (p.29)
"Si l'être était de nature idéelle ou spirituelle comme chez Platon et Hegel ou lié à un principe devin, la pensée humaine en s'approfondissant en elle-même et en s'intériorisant de plus en plus (voir aussi les conceptions mystiques) pourrait atteindre, en droit, son essence ; au contraire, dans le contexte ontologique du matérialisme, il y a ce que Pierre Raymond a appelé justement une "extériorité expérimentale du réel" qui nous contraint définitivement à passer par la connaissance scientifique et ses procédures expérimentales propres pour en saisir la vérité. Il n'y a donc de connaissance du monde matériel que scientifique et a posteriori, ce qui ferme l'accès au vrai à la spéculation a priori." (pp.32-33)
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(pp.39-41)
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(pp.42-47)
p.47
"Si "la conscience et le monde sont donnés du même coup" -la conscience par son intentionnalité ayant pour essence de viser ce monde sous de multiples formes et ne pouvant être sans cette visée -, cela veut dire d'abord que la conscience ne provient pas de ce monde. Exit donc la matérialité de la conscience (ou de la pensée) liée au cerveau telle que la biologie nous la démontre [...]
Nous sommes en présence d'une forme raffinée de spiritualisme: car même si cette conscience n'est pas une substance close [...] comme la pensée l'est chez Descartes, puisqu'elle est caractérisée par son ouverture sur le monde et son rapport à lui [...] elle a bien une autonomie ontologique analogue à celle de la substance pensante cartésienne qui "pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle"." (pp.117-118)
"Cette approche, aussi pure soit-elle, est bien descriptive. Or, en quoi la description d'un phénomène, même réflexive et accompagnée des précautions indiquées, relève-t-elle de la science dont le but est, non de décrire, mais d'expliquer le phénomène en sortant de son approche interne ou immédiate, pour l'appréhender de l'extérieur par toute une série de médiations, en l'incluant dans le déterminisme objectif quel qu'il soit (naturel, historique, psychologique) de façon à nous en révéler l'essence objective effective ? Car le risque d'une pareille approche, c'est qu'elle s'enferme dans la manière dont le phénomène, précisément, nous apparaît [...] et que, du coup, elle ne nous en livre, en guise de résultat théorique, que l'apparence... aussi fidèle ou rigoureuse que soit sa description qui recourt, Husserl y insiste constamment, à 'l'intuition directe". [...] [La phénoménologie] exclut l'inconscient psychique, découvert par Freud, comme cause possible de l'émotion et, plus largement, de nos manifestations affectives -et l'on sait que Sartre, dans L'être et le néant, a récusé foncièrement cette idée, affirmant que "tout fait psychique est co-extensif à la conscience", à savoir qu'il se situe à l'intérieur d'elle et qu'on en a donc toujours conscience." (pp.124-125)
" [Husserl rejette l'idée d'une connaissance] d'une réalité qui existe en soi hors de la connaissance que l'on en prend." (p.128)
"Pour Husserl, au contraire [de Kant], il n'y a pas une évidence avérée de la science, donnée hors de la philosophie qui réfléchit sur elle, et dès lors que le "comment" fondateur (comment la science est-elle possible ?) n'est pas résolu positivement, le "que", le "fait que" la science existe comme connaissance devient douteux !" (p.130)
"En quoi la saisie intentionnelle et intuitive par la conscience réflexive d'un phénomène dont l'appartenance concrète au monde naturel a été suspendue, peut-elle nous livrer son essence, fût-ce sous la forme d'un sens ? Pour prendre son exemple du rouge, en quoi la saisie de son "apparaître" qui le définit comme "phénomène" pour la conscience, peut-elle nous renseigner soit sur les propriétés chimiques de cette couleur en tant que phénomène du monde, soit sur l'acte physiologique de sa vision ? Il faudrait pour le savoir réellement, c'est-à-dire scientifiquement, se situer sur le terrain empirique de l'être transcendant la conscience extérieur à elle... ce qui est refusé d'emblée par la réduction phénoménologique. N'est-ce pas alors à une fausse science que nous avons affaire et à la simple conscience descriptive, sans portée explicative, d'idéalités réflexives..." (pp.132-133)
" [Husserl a] éclairé le rôle constituant de la conscience quant au sens des choses -il n'y a pas de sens hors de la conscience humaine- mais en le fusionnant aussi avec leur essence, au risque de verser dans un idéalisme de l'objet connu." (p.134)
"On ajoutera cette remarque toute simple, mais qui a échappé à Husserl : dire que la vie n'a pas de sens et qu'aucun savoir, de quelque type qu'il soit, ne peut lui en trouver (ce qui est ma conviction), ce n'est pas du tout [dire] [...] hors de toute point de vue scientifique, qu'elle n'en a pas moins du prix ou de la valeur [...] Le nihilisme théorique du sens quant à celle-ci n'entraîne aucunement un nihilisme de la valeur la concernant. [...]
La solution qu'envisage Husserl à cette situation de crise manifeste ultimement, sous une forme pratique, son idéalisme théorique. C'est l'appel, réitéré, à une philosophie inédite, transcendantale et métaphysique, porteuse d'un sens véritable et universel pour l'humanité, capable de la régénérer face au risque mortel de la déraison et de l'absence de finalité." (pp.137-138)
" [Tran-Duc-Thao montre que] La conscience humaine, en tant que telle et dans ses contenus, n'est pas un point de départ absolu, mais un résultat relatif, relatif au procès productif de la réalité matérielle, naturelle et historique." (p.144)
"
(p.213)
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(pp.214-215)
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(pp.217-218)
"Kant se plaignait de mal écrire quand il se comparaît à Hume." (note 376 p.220)
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(p.223)
"Deleuze nous offre une analyse de la psychanalyse que je trouve largement délirante." (p.226)
"
(pp.229-230)
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(note 405 pp.232-233)
-Yvon Quiniou, Misère de la philosophie contemporaine, au regard du matérialisme. Heidegger, Husserl, Foucault, Deleuze, L'Harmattan, 2016, 258 pages.
définition de la science ?
confond irrationalisme et relativisme