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https://fr.wikipedia.org/wiki/Donna_Haraway
« Donna Haraway est étroitement associée à la figure du cyborg, dont on lui attribue abusivement la maternité. Rappelons que la figure du cyborg « organisme cybernétique, hybride de machine ci de vivant, créature- de la réalité sociale comme personnage de roman », est utilisée comme une métaphore stratégique, un trope puissant, une ressource imaginaire ouvrant à d'autres narrations de l'humain et de la nature, de la science et de la culture. Donna Haraway n'a pas inventé la figure du cyborg mais elle l'a placée au centre d'une épistémologie politique radicale. Suivant un spé cialiste de la cyberculture, elle a proposé une « lecture progressiste et féministe du mythe du cyborg» - là où l'on voit traditionnellement une réponse machiste et militariste » . Cela suppose de renverser « l’imformatique de domination » et d'ouvrir aux féministes le chantier d une politique des technologies et des réseaux. C'est justement en tant que créature née de la science et de la fiction, que le cyborg nous pousse à imaginer, dans une posture de reflexivité critique -la fameuse puissance heuristique de la fiction à quoi nous ouvre la transgression de toutes les frontières du grand partage moderne, l'abandon de toute pensée dualiste opposant science et nature, dissociant l’organique du machinique, isolant les animaux des humains, disjoignant le corps de l'esprit, distinguant les hommes des femmes. L'imagerie du cyborg s'inscrit plus largement dans une ontologie peuplée de « chimères, hybrides, machines » et définit « des possibilités et des limites différentes » de celles proposées par les fictions de la Nature, de l’Homme, de la Femme. » (p.20)
« L'épistémologie politique d'Haraway n'est donc pas tant située dans l'après que dans l’ailleurs ou plus précisemment dans un « allochronotope ». Ce qu'elle désigne dans the Promises Monsters comme un temps étrange, un temps allochronique- le temps qui est le mien et celui de mes lecteurs, en cette dernière décennie du deuxième millénaire chrétien —, et dans un lieu étranger, allotopique, ici-même, là où nous lisons et écrivons. » (p.22)
-Laurence Allard, préface à Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais - sciences, fictions, féminismes, Paris, Exils éditeur, coll. « Essais », 2007, 333 pages.
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-Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais - sciences, fictions, féminismes, Paris, Exils éditeur, coll. « Essais », 2007, 333 pages.
« Donna Haraway est étroitement associée à la figure du cyborg, dont on lui attribue abusivement la maternité. Rappelons que la figure du cyborg « organisme cybernétique, hybride de machine ci de vivant, créature- de la réalité sociale comme personnage de roman », est utilisée comme une métaphore stratégique, un trope puissant, une ressource imaginaire ouvrant à d'autres narrations de l'humain et de la nature, de la science et de la culture. Donna Haraway n'a pas inventé la figure du cyborg mais elle l'a placée au centre d'une épistémologie politique radicale. Suivant un spé cialiste de la cyberculture, elle a proposé une « lecture progressiste et féministe du mythe du cyborg» - là où l'on voit traditionnellement une réponse machiste et militariste » . Cela suppose de renverser « l’imformatique de domination » et d'ouvrir aux féministes le chantier d une politique des technologies et des réseaux. C'est justement en tant que créature née de la science et de la fiction, que le cyborg nous pousse à imaginer, dans une posture de reflexivité critique -la fameuse puissance heuristique de la fiction à quoi nous ouvre la transgression de toutes les frontières du grand partage moderne, l'abandon de toute pensée dualiste opposant science et nature, dissociant l’organique du machinique, isolant les animaux des humains, disjoignant le corps de l'esprit, distinguant les hommes des femmes. L'imagerie du cyborg s'inscrit plus largement dans une ontologie peuplée de « chimères, hybrides, machines » et définit « des possibilités et des limites différentes » de celles proposées par les fictions de la Nature, de l’Homme, de la Femme. » (p.20)
« L'épistémologie politique d'Haraway n'est donc pas tant située dans l'après que dans l’ailleurs ou plus précisemment dans un « allochronotope ». Ce qu'elle désigne dans the Promises Monsters comme un temps étrange, un temps allochronique- le temps qui est le mien et celui de mes lecteurs, en cette dernière décennie du deuxième millénaire chrétien —, et dans un lieu étranger, allotopique, ici-même, là où nous lisons et écrivons. » (p.22)
-Laurence Allard, préface à Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais - sciences, fictions, féminismes, Paris, Exils éditeur, coll. « Essais », 2007, 333 pages.
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-Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais - sciences, fictions, féminismes, Paris, Exils éditeur, coll. « Essais », 2007, 333 pages.
