https://fr.wikipedia.org/wiki/Julius_Dickmann
"Il nous faudra situer Dickmann dans les débats de l'époque et de l'aire géographique qui furent les siens. Ces débats renvoient, de près ou de loin, à toutes les questions cruciales du mouvement prolétarien entre 1914 et 1945 en Europe: les fondements économiques de l'impérialisme et la position à tenir face à la guerre de 1914-1918, la nature de classe de la Révolution russe et des rapports de production dans la Russie postrévolutionnaire, la portée des "leçons d'Octobre" pour la perspective révolutionnaire dans les pays avancés, l'avenir de la forme-parti après la faillite de la social-démocratie et le surgissement des conseils, les échecs des épisodes insurrectionnels à l'issue de la guerre et leur explication, la tendance générale du capitalisme étatisé (démocrate, fasciste ou stalinien) et ses conséquences du point de vue de la lutte des classes, la crise de 1929 et la marche générale des principaux capitalismes vers une nouvelle guerre." (pp.7-
"Il y a chez Dickmann -comme chez Marx et beaucoup d'autres- une tension entre, d'un côté, la centralité pratique de l'analyse de la société (en vue de l'action politique ou non) et, d'un autre côté, le postulat de la primauté (logique et historique) de l'être sur la pensée, de la matière sur l'esprit, de l'objet sur le sujet, donc de la nature sur la société. C'est une tension qui parcourt toute pensée critique de la société dès qu'elle s'efforce de s'articuler à un matérialisme conséquent: elle est prise en tenaille entre, d'une part, la tentation incontournable d'une compréhension purement "constructiviste" des rapports sociaux, et, d'autre part, l'irréductibilité de la nature dans sa double dimension intérieure (car l'humanité comme espèce en fait partie) et extérieure." (p.
"
(pp.9-11)
-Robert Ferro et Jérôme Lamy, "Julius Dickmann, un marxiste paradoxal", in Julius Dickmann, Pour une autocritique du marxisme. Œuvres complètes (1917-1936), Toulouse, Smolny, 2023, 490 pages.
"Il nous faudra situer Dickmann dans les débats de l'époque et de l'aire géographique qui furent les siens. Ces débats renvoient, de près ou de loin, à toutes les questions cruciales du mouvement prolétarien entre 1914 et 1945 en Europe: les fondements économiques de l'impérialisme et la position à tenir face à la guerre de 1914-1918, la nature de classe de la Révolution russe et des rapports de production dans la Russie postrévolutionnaire, la portée des "leçons d'Octobre" pour la perspective révolutionnaire dans les pays avancés, l'avenir de la forme-parti après la faillite de la social-démocratie et le surgissement des conseils, les échecs des épisodes insurrectionnels à l'issue de la guerre et leur explication, la tendance générale du capitalisme étatisé (démocrate, fasciste ou stalinien) et ses conséquences du point de vue de la lutte des classes, la crise de 1929 et la marche générale des principaux capitalismes vers une nouvelle guerre." (pp.7-
"Il y a chez Dickmann -comme chez Marx et beaucoup d'autres- une tension entre, d'un côté, la centralité pratique de l'analyse de la société (en vue de l'action politique ou non) et, d'un autre côté, le postulat de la primauté (logique et historique) de l'être sur la pensée, de la matière sur l'esprit, de l'objet sur le sujet, donc de la nature sur la société. C'est une tension qui parcourt toute pensée critique de la société dès qu'elle s'efforce de s'articuler à un matérialisme conséquent: elle est prise en tenaille entre, d'une part, la tentation incontournable d'une compréhension purement "constructiviste" des rapports sociaux, et, d'autre part, l'irréductibilité de la nature dans sa double dimension intérieure (car l'humanité comme espèce en fait partie) et extérieure." (p.
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(pp.9-11)
-Robert Ferro et Jérôme Lamy, "Julius Dickmann, un marxiste paradoxal", in Julius Dickmann, Pour une autocritique du marxisme. Œuvres complètes (1917-1936), Toulouse, Smolny, 2023, 490 pages.