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    André Tosel, Pour une étude systématique du rapport de Marx à Spinoza

    Johnathan R. Razorback
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    André Tosel, Pour une étude systématique du rapport de Marx à Spinoza Empty André Tosel, Pour une étude systématique du rapport de Marx à Spinoza

    Message par Johnathan R. Razorback Mar 15 Mar - 14:59

    http://books.openedition.org/psorbonne/187?lang=fr

    "Marx rencontre Spinoza dès le début de son parcours théorique et politique. Dès 1841, on le sait par la belle édition préfacée par Alexandre Matheron (Cahiers Spinoza, I, 1977), Marx, après sa thèse de doctorat, commande à un copiste des extraits du Traité théologico-politique."

    "A la même époque Feuerbach défendait le naturalisme spinozien contre l’idéalisme hégélien et faisait de l’auteur de l’Éthique le Moïse de la pensée moderne qui avait détruit la théologie par son panthéisme, tout en lui reprochant, il est vrai, de ne pas être allé jusqu’à l’affirmation humaniste radicale, puisqu’il maintenait une équivoque équivalence entre naturalisation de Dieu et divinisation de la nature.

    La référence marxienne concerne bien le Spinoza éthico-politique, un des « héros intellectuels de la morale », comme le dit un texte contemporain, « Remarques sur les plus récentes instructions prussiennes sur la censure », héros qui avec Kant et Fichte fondent et défendent le principe de l’autonomie morale.
    "

    "La Sainte Famille, de 1845, indique même un renversement inattendu de perspective. Loin de chercher en Spinoza le penseur radical de la liberté par la radicalisation du processus démocratique et d’exploiter les thèses de Feuerbach sur les vertus salutaires du naturalisme spinozien, loin de solliciter les éléments anti-idéalistes de Spinoza, Marx pour la première fois se distancie de Spinoza pour le ranger du côté de Descartes, de Malebranche, de Leibniz, de la métaphysique rationaliste abstraite, dans le paragraphe devenu célèbre consacré à l’histoire du matérialisme en laquelle désormais il dit s’inscrire. Ce sont les matérialistes français des Lumières, La Mettrie, Holbach, Helvétius, qui sont loués pour avoir opéré une sortie hors de la métaphysique."

    "Spinoza n’a pas su toutefois faire de l’auto-activité de la conscience de soi l’attribut unificateur qui transformerait la substance en sujet. Ce fut là le tour de force de Hegel mais il fut payé d’un idéalisme de l’esprit absolu puisque à nouveau l’esprit l’emporte sur l’étendue et que l’homme concret est soumis à l’abstraction séparée de la conscience de soi."
    -André Tosel, "Pour une étude systématique du rapport de Marx à Spinoza. Remarques et hypothèses", in Spinoza au XIXème siècle, Actes des journées d’études organisées à la Sorbonne (9 et 16 mars, 23 et 30 novembre 1997), Éditions de la Sorbonne, 2008, 494 pages, pp.127-147.

    « Tu as sans doute raison à coup sûr pour ce qu’il en est des Anglais Hobbes et Locke [i.e. ils ont oscillé contradictoirement entre théisme et matérialisme], de même pour Voltaire et ses partisans directs ; mais d’Holbach est foncièrement spinoziste ; et c’est avec lui et Diderot que les Lumières atteignent leur sommet et deviennent révolutionnaires. »
    -H. Kriege, Lettre à Karl Marx, 6 juin 1845, in Maximilien Rubel en son édition des textes philosophiques de Marx intitulée Philosophie, Gallimard, « La Pléiade », p. 1620.




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