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    Fabien Dubosson, Une admiration inconfortable : Maurice Barrès et ses lecteurs entre autorité et modernité (1890-1950)

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
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    Fabien Dubosson, Une admiration inconfortable :  Maurice Barrès et ses lecteurs entre  autorité et modernité (1890-1950)  Empty Fabien Dubosson, Une admiration inconfortable : Maurice Barrès et ses lecteurs entre autorité et modernité (1890-1950)

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 24 Sep - 16:35

    https://manualzz.com/doc/5119951/une-admiration-inconfortable---maurice-barr%C3%A8s-et-ses-lect...

    "Figure qui incarne [...] le nationalisme français." (p.6)

    "Si la thèse de Sternhell est parfois contestée chez les historiens, Barrès a cessé dès ce moment-là d’être un écrivain comme les autres." (p.6)

    "Dans le cas de Barrès, c’est bien à une véritable consécration qu’on assiste, qui commence dès le début des années 1890, époque à laquelle il acquiert le titre de « prince de la jeunesse », et qui dure au moins jusqu’à sa mort, en 1923, qui donnera lieu à des funérailles nationales." (p.7)

    "Son influence ne décline vraiment qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale." (p.7)

    "Il peut alors compter sur un noyau d’admirateurs au sein de La Revue blanche, la revue artistique sans doute la plus importante de l’époque avec Le Mercure de France." (p.10)

    "Refus par Barrès du roman réaliste de type naturaliste, au début de sa carrière." (p.17)

    "La Cocarde, le journal dirigé durant quelques mois par Barrès, et où une communauté, qui diverge idéologiquement, se trouve réunie autour de l’écrivain par une « conduite de vie » commune, marquée par le rejet des valeurs bourgeoises et par un même culte de l’ « énergie » individuelle et collective. (p.22)

    "L’œuvre elle-même, qui s’est trouvée scindée à partir de 1897 – c’est-à-dire à la publication des Déracinés – en deux pans distincts, dont Barrès a tenté d’assurer la suture, avec plus ou moins de bonheur (et de bonne foi). Désormais, il y aura les amateurs du Culte du Moi et de L’Ennemi des lois, et ceux qui, traditionalistes ou jeunes intellectuels proches du nationalisme maurrassien, ne priseront que les œuvres postérieures aux Déracinés (ce dernier roman compris)." (p.23)

    "Il se présente comme un promoteur des tendances littéraires les plus novatrices des années 1880-1890, tout en devenant simultanément, sur le plan politique, un soutien des forces conservatrices les plus hostiles à ce renouvellement." (p.25)

    "La vie littéraire de cette période se présente comme un tissu très homogène, où s’intriquent étroitement les relations entre écrivains, artistes et hommes  politiques de tous bords, autant de figures qui se connaissent et qui donnent sa cohérence sociale au Tout-Paris artistique." (p.30)

    "Tous les signes convergent pour faire de Barrès, à ses débuts, un « moderne ». Il noue en effet des liens privilégiés avec les milieux où s’élabore la modernité esthétique, à ces cercles décadents, puis symbolistes, où l’on tient en vénération quelques figures tutélaires, autour desquelles doivent se fixer les directions d’un art futur: Wagner, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Villiers de l’Isle Adam, le personnage de Des Esseintes. Dès ses premiers articles, le jeune Barrès se constitue en défenseur de ces « phares » de la modernité, contre le naturalisme et le Parnasse alors dominants." (p.32)

    "Sa méfiance est en outre accentuée par son attirance pour une autre « sensibilité » alors en vogue, celle des romanciers qualifiés, depuis la fameuse Enquête sur l’évolution littéraire de Jules Huret (1891), de « psychologues ». Barrès a consacré des études et exprimé son admiration à ses deux principaux représentants, Anatole France et Paul Bourget ; mais c’est surtout l’œuvre critique de ce dernier, en particulier les Essais de psychologie contemporaine (1883)." (p.33)

    "L’hostilité de Barrès au naturalisme, sensible dès ses premiers articles critiques, s’inscrit ainsi dans une tendance générale. Elle manifeste, d’emblée, qu’il s’agit pour lui de se placer au sein d’un réseau de solidarité que l’on pourrait dire minimal, fondé sur une antipathie générationnelle commune." (p.34)

    "Le rapprochement de Barrès avec les milieux décadents, puis symbolistes peut paraître une conséquence logique de cette réaction au naturalisme. Maurice Davanture, dans son étude sur la jeunesse de Barrès, en retrace les principales étapes. Après avoir courtisé quelque temps les milieux hugoliens de la Jeune France, celui qui n’est alors qu’un jeune critique littéraire, fraîchement débarqué de Nancy, fait la connaissance, vraisemblablement en 1883, du poète Jean Moréas, qui lui non plus n’a encore rien publié, mais est déjà bien inséré dans les milieux littéraires parisiens. Moréas lui présente deux de ses connaissances: Laurent Tailhade, qui a publié en 1880 un recueil poétique de sensibilité parnassienne, Le Jardin des rêves, ainsi que Charles Vignier,  poète et critique d’art, spécialiste de la peinture préraphaélite. C’est sans doute leur admiration commune pour Verlaine, dont l’œuvre est alors relativement méconnue, qui constitue le ciment littéraire le plus solide de ce petit groupe." (p.35)

    "Il arrive toutefois qu’on mette en doute la sincérité de l’implication du jeune auteur dans cette mouvance. On le soupçonne même d’opportunisme. Charles Vignier, sous le pseudonyme de Lycophron, l’en accuse dans un article de L’Evénement (9 octobre 1887): « La Décadence lui sembla un des moyens de parvenir. » [...]
    L’ambivalence des rapports de Barrès aux écoles littéraires demeure toujours sensible dans les années qui suivent, avec l’émergence du Symbolisme. Si l’adhésion aux principes esthétiques de ce dernier y semble plus profonde que dans le cas du « décadentisme » , elle est en même temps contrebalancée par les doutes exprimés sur l’avenir de ces tentatives de renouveau, quand il s’agit de les réduire aux dogmes d’une école. Lorsqu’à la suite du manifeste que publie Moréas dans
    Le Figaro en juillet 1886, la décadence fait place à un mouvement plus ambitieux, placé sous le signe transcendant du symbole, Barrès paraît emboîter le pas de ses compagnons d’avant-garde. Deux ans avant que le manifeste ne paraisse, ses critiques des Taches d’Encre et son article sur l’ « art suggestif » avaient même décrit avec enthousiasme les prémices de l’esthétique nouvelle, en mettant notamment au jour la nature métaphysique de ses ambitions. Dans le second article, Barrès défendait les principes esthétiques prônés par La Revue wagnérienne, et notamment par un de ses rédacteurs, Teodor de Wyzewa. L’ « art suggestif » selon Barrès –qui restait à vrai dire encoure flou sur les considérations proprement « techniques » et formelles de cet art– devait se fonder désormais sur le culte de l’émotion et sur un idéalisme radical, l’un et l’autre allant de pair. En illustrant les principes philosophiques défendus par La Revue wagnérienne, les trois récits du Culte du Moi, publiés entre 1888 et 1891, paraîtront ainsi confirmer le rattachement de Barrès à la mouvance symboliste. Même si son style va s’épurant d’un volume à l’autre, abandonnant progressivement la préciosité un peu alexandrine qui caractérisait encore les premiers textes, son contenu le plus évident – l’idéalisme radical de son égotisme – reste marqué par les préoccupations de l’avant-garde littéraire du moment. Parallèlement à l’œuvre et à l’activité critique, Barrès participe à plusieurs grands événements de socialisation propres aux milieux symbolistes. Il est présent par exemple aux mardis mallarméens de la rue de Rome, en compagnie de Félix Fénéon, de René Ghil, de Charles Vignier, d’Edouard Dujardin. En février 1891, il est chargé par le journal La Plume, l’un des soutiens les plus actifs du Symbolisme, d’organiser avec Henri de Régnier le banquet en l’honneur du Pèlerin passionné de Moréas. La fête est présidée par Mallarmé, et réunit toute la fine fleur de l’art symboliste, de Charles Morice à Gauguin, en passant par Félicien Rops et Octave Mirbeau. Anatole France y est aussi présent, lui qui avait loué la « limpidité » du recueil de Moréas. Le banquet marque l’acmé du mouvement symboliste, mais laisse aussi pressentir ses premières fractures: Moréas fonde l’Ecole romane en septembre 1891, et tourne le dos aux préceptes qu’il avait lui-même promus. Mais l’auteur du Culte du Moi ne suivra pas Moréas dans ce revirement, pourtant considéré par les historiens comme un des événements fondateurs du « nationalisme littéraire » en France, en particulier lorsque Charles Maurras – l’autre meneur de cette dissidence néo-classique – en fera la première manifestation de sa croisade contre le romantisme." (p.37-39)

    "Les deux hommes font d’ailleurs connaissance, chez un éditeur, en 1886, deux ans avant que Bourget ne contribue, par son compte rendu bienveillant, au succès du premier ouvrage de la trilogie égotiste. S’ensuivront une amitié et une collaboration qui dureront ensuite jusqu’à la mort de Barrès. Mais comme on le verra plus bas, Bourget a représenté pour le jeune écrivain bien plus qu’un aîné compréhensif et à l’entregent bienvenu ; il a été un véritable modèle: l’auteur du Culte du Moi a calqué la plupart de ses conceptions de la modernité sur celles que Bourget développe dans ses Essais de psychologie contemporaine, jusqu’à les incarner dans sa propre personne et dans son œuvre." (p.42)
    -Fabien Dubosson, Une admiration inconfortable : Maurice Barrès et ses lecteurs entre autorité et modernité (1890-1950), THÈSE DE DOCTORAT présentée devant la FACULTÉ DES LETTRES de l’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG (Suisse) et de l’UNIVERSITÉ DE PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE (France), Fribourg, le 18 septembre 2014 (cf: https://manualzz.com/doc/5119951/une-admiration-inconfortable---maurice-barr%C3%A8s-et-ses-lect... ).



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    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


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