https://journals.openedition.org/cei/5377
"Gramsci est présenté au public français par Giacomo Cantoni, élève du chef de file de l’existentialisme italien, formé à la phénoménologie husserlienne, Enzo Paci. Cantoni propose une vita de Gramsci construite sur la légende de cet intellectuel, écrivain avant tout, qui dans une filiation romantique et populiste, va au peuple et découvre un monde qui lui était jusqu’alors inconnu autant qu’il se découvre lui-même. De ce récit, Sartre peut opposer, avec Gramsci et le marxisme italien, une « philosophie du sujet » à ce qu’il voit dominant en France, autour du PCF, une « philosophie de l’objet »."
"Les catholiques hétérodoxes de la revue Esprit opposent le « marxisme ouvert » de Gramsci ou Lukacs, mais aussi des premiers communistes qui les connaissent comme le linguiste Georges Mounin ou l’écrivain Claude Roy sans oublier Edgar Morin, au « marxisme scolastique » devenu dogme d’État à Moscou, et importé en France par la Section des intellectuels du PCF dirigée par Laurent Casanova."
"L’Italie garde l’image positive du pays des arts et de l’amour mais qui se double, dans les domaines littéraires et scientifiques, d’un sentiment de condescendance du grand frère français pour son partenaire italien, et plus nettement dans les champs philosophiques et politiques, par un mépris ostentatoire pour le pays du baroque, du romantisme, de la commedia dell’arte, en somme de l’opera buffa plus que de l’opera seria."
"L’autre lieu privilégié est académique, l’École française de Rome, lieu de rencontres, d’immersion dans la réalité romaine, ce fut en son sein que Jacques Le Goff, sans doute en 1952, put connaître ce Gramsci dont il dit s’être servi cinq années plus tard pour oser cet anachronisme créatif, des belles infidélités à la lettre de Gramsci, en parlant de la naissance des intellectuels au Moyen Âge, pris entre intellectuels organiques au service de l’Église ou des princes, et intellectuels critiques, au sein de l’université. Par l’entremise de l’École française de Rome, de l’EPHE en France comme institution partenaire privilégiée, une intense coopération entre historiens français et italiens permit à Georges Duby, Robert Mandrou, Fernand Braudel et le jeune Daniel Roche de connaître ce que l’œuvre de Gramsci, mais aussi la tradition de Vico, Croce, Labriola apportaient aux historiens laïcs italiens. Fernand Braudel pouvait ainsi confier, lors du centenaire de la mort de Marx, que ce dernier, remarquable historien, nécessiterait un « partenaire d’aujourd’hui et qui fasse le poids ». Il ajoute, « en Italie, Antonio Gramsci. Chez nous, personne, peut-être en dehors de Jean-Paul Sartre »."
"En janvier 1958, se retrouvent à Rome, pour le premier colloque international d’études gramsciennes, quatre Français. D’un côté, le philosophe Guy Besse, membre du Comité central du PCF, spécialiste d’Helvétius et sceptique envers une œuvre qu’il perçoit comme tendanciellement idéaliste. De l’autre, le philosophe spécialiste des mathématiques, formateur à l’ENS Saint-Cloud et lui-même formé à Husserl, Jean-Toussaint Desanti qui voit en Gramsci l’idéal d’un impossible « intellectuel organique critique » ou, selon ses termes empruntés et détournés du maître fribourgeois, le « fonctionnaire de l’humanité ». Enfin, les deux traducteurs, curateurs de l’édition de 1959, Armand Monjo et Gilbert Moget ; pour ce dernier il incarne, dans un esprit symptomatique des intellectuels français des années 1930 venus au communisme comme pointe avancée du républicanisme, l’humanisme classique greffé sur le leader bolchevik, la rencontre d’Alain et de Lénine. Cet attelage composite y côtoie les grands spécialistes italiens, l’historien de l’humanisme Eugenio Garin, le philosophe Cesare Luporini issu de l’existentialisme, mais aussi l’historien Eric Hobsbawm, ainsi que des critiques avisés du gramscisme, Ludovico Geymonat, Norberto Bobbio, Mario Tronti ou Galvano Della Volpe, une occasion unique d’aiguiser leurs lectures plurielles en germination."
"Silvio Trentin, libéral de gauche, partisan de l’unité antifasciste, exilé à Toulouse dans la fameuse librairie du Languedoc — où il a pu connaître dans la Résistance les jeunes Jean-Pierre Vernant, Victor Leduc, Edgar Morin —, contribuant à forger l’image d’une possible convergence communiste et libérale, d’un romantisme réaliste."
"Les futurs spécialistes de Gramsci, François Ricci et André Tosel, ce dernier aiguillé par le grand connaisseur de Hegel que fut Éric Weil."
"Il ne faut pas non plus évacuer la position symbolique déjà évoquée de l’Italie, pas seulement en politique mais dans l’université, en particulier en philosophie, elle est méprisée absolument par rapport au français, à l’allemand, au grec et même par rapport à l’anglais, ce qui nous renvoie à ce mot de Pierre Chaunu, mis en exergue par Françoise Waquet dans sa thèse consacrée aux rapports spéculaires franco-italiens à la fin de l’époque moderne : « Laissons l’Italie ; en dehors de Vico, elle a peu à dire, et Vico est à part. » [P. Chaunu, La civilisation de l’Europe des Lumières, Paris, 1971, p. 285.] Il suffirait en 1960 de remplacer Vico par Gramsci. Selon Dominique Fernandez, « faire de l’italien, c’était s’adonner et se condamner à une discipline mineure, face aux germanistes »."
"Jean-François Revel a trente-trois ans quand il commet après son Pourquoi des philosophes ? mettant en doute la raison d’être de la philosophie académique, un Pour l’Italie qui déboulonne l’image reçue construite par les Temps modernes, Esprit, Le Monde autour des beautés italiennes. Revel décrit un peuple de névrosés graves, aux relations hommes-femmes les plus complexes, malsaines ou inexistantes, des schizophrènes devant jouer avec le poids étouffant de l’Église, des conformismes, certes des êtres attachants, touchants, raffinés pour certains, grossiers, rustres, sans esprit pour la plupart, produisant les plus exquises beautés dans le terreau le plus fétide. En 1957 un tel tableau, avec ses excès pesés, son ironie décapante, suscitent l’indignation de nombre de lecteurs qui renvoient à Revel leur colère face à un iconoclaste qui se dit de gauche alors que la convergence de vues entre Revel et Aron ne peut manquer de faire penser qu’il s’agissait d’un addendum, dans un style sceptique et rieur qui est celui de Revel, à L’Opium des intellectuels.
Certains intellectuels s’en sont délectés, c’est le cas de Claude Lévi-Strauss."
"communiste inclassable venu du christianisme progressiste, Louis Althusser."
"Il connaît bien Revel, ce dernier est fraîchement son élève à l’ENS, tout juste agrégé en 1956. Althusser ne cache pas son admiration pour lui, son audace dans la remise en cause des dogmes établis, d’une idéologie dominante parmi les intellectuels de gauche, même si progressivement, entre 1957 et 1960, leurs chemins politiques et idéologiques vont se séparer."
"[Althusser] confie même une mission secrète à son étudiant Paul Veyne, destiné à se rendre à l’École française de Rome en 1957. Sa tâche est de ramener des manuscrits de Gramsci, encore non publiés en français, et de lui en traduire des inédits. À ce moment précis, Sartre disposait de plusieurs centaines de pages de manuscrits traduits par son ami Marc Soriano, remis en main propre par l’éditeur Maurice Nadeau, il devait même encadrer le choix des textes et réaliser une préface."
"Je souligne qu’Althusser lit alors à la fin des années 1950 avec la plus grande attention les écrits d’Aron sur l’historicisme, sur les défaillances du marxisme — soit comme scientisme basé sur un prophétisme, soit comme relativisme sans fondement —, il devait même participer à un débat avec Raymond Aron à Toulouse en 1961 où il devait prendre la défense de Gramsci. Il se défausse au dernier moment."
"Il faudrait ajouter Pierre Bourdieu, assistant en sociologie de Raymond Aron, et Jean-Claude Passeron, tous deux proches d’Althusser entre 1963 et 1967. Ils animent un séminaire à l’ENS à l’invitation d’Althusser pour une esquisse d’une sociologie de la culture et des intellectuels, puis envisagent une collaboration scientifique, non sans implications politiques dans lesquelles Althusser veut embarquer les deux sociologues, Bourdieu se révélant, semble-t-il, le plus distant des deux."
-Anthony Crezegut, « Le miroir de l’intelligence française. Le néo-romantisme italien ou la gauche idéale à la lumière de Gramsci (1945-1960) », Cahiers d’études italiennes [En ligne], 28 | 2019, mis en ligne le 15 février 2019, consulté le 28 avril 2020.
***
« Les tentatives de Lukacs, limitées à l’histoire de la littérature et de la philosophie, me semblent contaminées par un hégélianisme honteux : comme si Lukacs voulait se faire absoudre par Hegel d’avoir été élève de Simmel et de Dilthey. Gramsci est d’une autre taille. Les développements et les notes de ses Cahiers de Prison touchent à tous les problèmes fondamentaux de l’histoire italienne et européenne : économique, sociale, politique, culturelle. On y trouve des vues absolument originales et parfois géniales sur ce problème, fondamental aujourd’hui, des superstructures. On y trouve aussi, comme il se doit quand il s’agit de vraies découvertes, des concepts nouveaux, par exemple le concept d’hégémonie, remarquable exemple d’une esquisse de solution théorique aux problèmes de l’interpénétration de l’économique et du politique. Malheureusement qui a repris et prolongé, du moins en France, l’effort théorique de Gramsci ? »
-Louis Althusser, « Contradiction et sur-détermination », La Pensée, décembre 1962, p. 21.
"Gramsci est présenté au public français par Giacomo Cantoni, élève du chef de file de l’existentialisme italien, formé à la phénoménologie husserlienne, Enzo Paci. Cantoni propose une vita de Gramsci construite sur la légende de cet intellectuel, écrivain avant tout, qui dans une filiation romantique et populiste, va au peuple et découvre un monde qui lui était jusqu’alors inconnu autant qu’il se découvre lui-même. De ce récit, Sartre peut opposer, avec Gramsci et le marxisme italien, une « philosophie du sujet » à ce qu’il voit dominant en France, autour du PCF, une « philosophie de l’objet »."
"Les catholiques hétérodoxes de la revue Esprit opposent le « marxisme ouvert » de Gramsci ou Lukacs, mais aussi des premiers communistes qui les connaissent comme le linguiste Georges Mounin ou l’écrivain Claude Roy sans oublier Edgar Morin, au « marxisme scolastique » devenu dogme d’État à Moscou, et importé en France par la Section des intellectuels du PCF dirigée par Laurent Casanova."
"L’Italie garde l’image positive du pays des arts et de l’amour mais qui se double, dans les domaines littéraires et scientifiques, d’un sentiment de condescendance du grand frère français pour son partenaire italien, et plus nettement dans les champs philosophiques et politiques, par un mépris ostentatoire pour le pays du baroque, du romantisme, de la commedia dell’arte, en somme de l’opera buffa plus que de l’opera seria."
"L’autre lieu privilégié est académique, l’École française de Rome, lieu de rencontres, d’immersion dans la réalité romaine, ce fut en son sein que Jacques Le Goff, sans doute en 1952, put connaître ce Gramsci dont il dit s’être servi cinq années plus tard pour oser cet anachronisme créatif, des belles infidélités à la lettre de Gramsci, en parlant de la naissance des intellectuels au Moyen Âge, pris entre intellectuels organiques au service de l’Église ou des princes, et intellectuels critiques, au sein de l’université. Par l’entremise de l’École française de Rome, de l’EPHE en France comme institution partenaire privilégiée, une intense coopération entre historiens français et italiens permit à Georges Duby, Robert Mandrou, Fernand Braudel et le jeune Daniel Roche de connaître ce que l’œuvre de Gramsci, mais aussi la tradition de Vico, Croce, Labriola apportaient aux historiens laïcs italiens. Fernand Braudel pouvait ainsi confier, lors du centenaire de la mort de Marx, que ce dernier, remarquable historien, nécessiterait un « partenaire d’aujourd’hui et qui fasse le poids ». Il ajoute, « en Italie, Antonio Gramsci. Chez nous, personne, peut-être en dehors de Jean-Paul Sartre »."
"En janvier 1958, se retrouvent à Rome, pour le premier colloque international d’études gramsciennes, quatre Français. D’un côté, le philosophe Guy Besse, membre du Comité central du PCF, spécialiste d’Helvétius et sceptique envers une œuvre qu’il perçoit comme tendanciellement idéaliste. De l’autre, le philosophe spécialiste des mathématiques, formateur à l’ENS Saint-Cloud et lui-même formé à Husserl, Jean-Toussaint Desanti qui voit en Gramsci l’idéal d’un impossible « intellectuel organique critique » ou, selon ses termes empruntés et détournés du maître fribourgeois, le « fonctionnaire de l’humanité ». Enfin, les deux traducteurs, curateurs de l’édition de 1959, Armand Monjo et Gilbert Moget ; pour ce dernier il incarne, dans un esprit symptomatique des intellectuels français des années 1930 venus au communisme comme pointe avancée du républicanisme, l’humanisme classique greffé sur le leader bolchevik, la rencontre d’Alain et de Lénine. Cet attelage composite y côtoie les grands spécialistes italiens, l’historien de l’humanisme Eugenio Garin, le philosophe Cesare Luporini issu de l’existentialisme, mais aussi l’historien Eric Hobsbawm, ainsi que des critiques avisés du gramscisme, Ludovico Geymonat, Norberto Bobbio, Mario Tronti ou Galvano Della Volpe, une occasion unique d’aiguiser leurs lectures plurielles en germination."
"Silvio Trentin, libéral de gauche, partisan de l’unité antifasciste, exilé à Toulouse dans la fameuse librairie du Languedoc — où il a pu connaître dans la Résistance les jeunes Jean-Pierre Vernant, Victor Leduc, Edgar Morin —, contribuant à forger l’image d’une possible convergence communiste et libérale, d’un romantisme réaliste."
"Les futurs spécialistes de Gramsci, François Ricci et André Tosel, ce dernier aiguillé par le grand connaisseur de Hegel que fut Éric Weil."
"Il ne faut pas non plus évacuer la position symbolique déjà évoquée de l’Italie, pas seulement en politique mais dans l’université, en particulier en philosophie, elle est méprisée absolument par rapport au français, à l’allemand, au grec et même par rapport à l’anglais, ce qui nous renvoie à ce mot de Pierre Chaunu, mis en exergue par Françoise Waquet dans sa thèse consacrée aux rapports spéculaires franco-italiens à la fin de l’époque moderne : « Laissons l’Italie ; en dehors de Vico, elle a peu à dire, et Vico est à part. » [P. Chaunu, La civilisation de l’Europe des Lumières, Paris, 1971, p. 285.] Il suffirait en 1960 de remplacer Vico par Gramsci. Selon Dominique Fernandez, « faire de l’italien, c’était s’adonner et se condamner à une discipline mineure, face aux germanistes »."
"Jean-François Revel a trente-trois ans quand il commet après son Pourquoi des philosophes ? mettant en doute la raison d’être de la philosophie académique, un Pour l’Italie qui déboulonne l’image reçue construite par les Temps modernes, Esprit, Le Monde autour des beautés italiennes. Revel décrit un peuple de névrosés graves, aux relations hommes-femmes les plus complexes, malsaines ou inexistantes, des schizophrènes devant jouer avec le poids étouffant de l’Église, des conformismes, certes des êtres attachants, touchants, raffinés pour certains, grossiers, rustres, sans esprit pour la plupart, produisant les plus exquises beautés dans le terreau le plus fétide. En 1957 un tel tableau, avec ses excès pesés, son ironie décapante, suscitent l’indignation de nombre de lecteurs qui renvoient à Revel leur colère face à un iconoclaste qui se dit de gauche alors que la convergence de vues entre Revel et Aron ne peut manquer de faire penser qu’il s’agissait d’un addendum, dans un style sceptique et rieur qui est celui de Revel, à L’Opium des intellectuels.
Certains intellectuels s’en sont délectés, c’est le cas de Claude Lévi-Strauss."
"communiste inclassable venu du christianisme progressiste, Louis Althusser."
"Il connaît bien Revel, ce dernier est fraîchement son élève à l’ENS, tout juste agrégé en 1956. Althusser ne cache pas son admiration pour lui, son audace dans la remise en cause des dogmes établis, d’une idéologie dominante parmi les intellectuels de gauche, même si progressivement, entre 1957 et 1960, leurs chemins politiques et idéologiques vont se séparer."
"[Althusser] confie même une mission secrète à son étudiant Paul Veyne, destiné à se rendre à l’École française de Rome en 1957. Sa tâche est de ramener des manuscrits de Gramsci, encore non publiés en français, et de lui en traduire des inédits. À ce moment précis, Sartre disposait de plusieurs centaines de pages de manuscrits traduits par son ami Marc Soriano, remis en main propre par l’éditeur Maurice Nadeau, il devait même encadrer le choix des textes et réaliser une préface."
"Je souligne qu’Althusser lit alors à la fin des années 1950 avec la plus grande attention les écrits d’Aron sur l’historicisme, sur les défaillances du marxisme — soit comme scientisme basé sur un prophétisme, soit comme relativisme sans fondement —, il devait même participer à un débat avec Raymond Aron à Toulouse en 1961 où il devait prendre la défense de Gramsci. Il se défausse au dernier moment."
"Il faudrait ajouter Pierre Bourdieu, assistant en sociologie de Raymond Aron, et Jean-Claude Passeron, tous deux proches d’Althusser entre 1963 et 1967. Ils animent un séminaire à l’ENS à l’invitation d’Althusser pour une esquisse d’une sociologie de la culture et des intellectuels, puis envisagent une collaboration scientifique, non sans implications politiques dans lesquelles Althusser veut embarquer les deux sociologues, Bourdieu se révélant, semble-t-il, le plus distant des deux."
-Anthony Crezegut, « Le miroir de l’intelligence française. Le néo-romantisme italien ou la gauche idéale à la lumière de Gramsci (1945-1960) », Cahiers d’études italiennes [En ligne], 28 | 2019, mis en ligne le 15 février 2019, consulté le 28 avril 2020.
***
« Les tentatives de Lukacs, limitées à l’histoire de la littérature et de la philosophie, me semblent contaminées par un hégélianisme honteux : comme si Lukacs voulait se faire absoudre par Hegel d’avoir été élève de Simmel et de Dilthey. Gramsci est d’une autre taille. Les développements et les notes de ses Cahiers de Prison touchent à tous les problèmes fondamentaux de l’histoire italienne et européenne : économique, sociale, politique, culturelle. On y trouve des vues absolument originales et parfois géniales sur ce problème, fondamental aujourd’hui, des superstructures. On y trouve aussi, comme il se doit quand il s’agit de vraies découvertes, des concepts nouveaux, par exemple le concept d’hégémonie, remarquable exemple d’une esquisse de solution théorique aux problèmes de l’interpénétration de l’économique et du politique. Malheureusement qui a repris et prolongé, du moins en France, l’effort théorique de Gramsci ? »
-Louis Althusser, « Contradiction et sur-détermination », La Pensée, décembre 1962, p. 21.