L'Académie nouvelle

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
L'Académie nouvelle

Forum d'archivage politique et scientifique

Le deal à ne pas rater :
Coffret Collection Poster Pokémon EV8.5 Évolutions Prismatiques : ...
Voir le deal

    Claude Nicolet + Jean-Michel David, Claude Nicolet - Le métier de citoyen et Les structures de l’Italie romaine + Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
    Admin


    Messages : 20870
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    Claude Nicolet + Jean-Michel David, Claude Nicolet - Le métier de citoyen et Les structures de l’Italie romaine + Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome Empty Claude Nicolet + Jean-Michel David, Claude Nicolet - Le métier de citoyen et Les structures de l’Italie romaine + Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome

    Message par Johnathan R. Razorback Lun 3 Aoû - 11:37



    Dernière édition par Johnathan R. Razorback le Jeu 25 Mar - 10:16, édité 1 fois


    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".

    Johnathan R. Razorback
    Johnathan R. Razorback
    Admin


    Messages : 20870
    Date d'inscription : 12/08/2013
    Localisation : France

    Claude Nicolet + Jean-Michel David, Claude Nicolet - Le métier de citoyen et Les structures de l’Italie romaine + Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome Empty Re: Claude Nicolet + Jean-Michel David, Claude Nicolet - Le métier de citoyen et Les structures de l’Italie romaine + Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome

    Message par Johnathan R. Razorback Jeu 25 Mar - 10:01



    "Pour la révolution entamée à Rome, entre 133 et 121, par les Gracques et leur parti, ce sont, au mieux, les voix de la génération suivante qui nous sont directement parvenues. Les seuls récits cohérents et suivis en notre possession sont ceux de deux Grecs : Appien — qui vit au IIe siècle apr. J.-C. — et Plutarque, à peine antérieur. Sans doute, chez des Romains plus proches des événements, Cicéron ou Salluste, nous avons un écho formidable de la révolution gracchienne ; elle les obsède, les passionne. Mais ils n’ont point songé à nous pour en fixer les traits. Ils en parlent dans le feu de leur action, et avec des arrière-pensées et des intentions politiques, sinon polémiques."

    "En l’espace de quelques mois, de décembre 134 à juin ou juillet 133, l’action politique de Tibérius Gracchus et de ses partisans, menée dans la fièvre de l’espoir pour les uns, dans la haine et la crainte pour les autres, terminée dans les massacres d’une émeute qui était presque une guerre civile, avait inauguré pour Rome l’ère des révolutions. Pour la première fois depuis des siècles, les citoyens s’étaient affrontés dans la violence, le sang avait coulé. Ce n’était pas encore le choc des armées fratricides, mais c’était à coup sûr la fin d’un certain nombre de mythes : celui de la sagesse et de l’équilibre du gouvernement de la République, celui de la solidarité profonde des Romains. La République exemplaire dont la discipline, la concorde et le patriotisme avaient triomphé d’Hannibal, puis du monde entier, risquait de se déchirer elle-même. Tibérius Gracchus, adulé d’un côté, haï de l’autre, avait laissé sa vie dans l’aventure. Ses partisans, massacrés, pourchassés, jugés, condamnés, semblaient hors de cause. Mais l’élan qu’il avait donné ne pouvait disparaître. Malgré tous les obstacles, l’essentiel de ses projets avait été mené à bien ; la commission agraire fonctionnait ; ses adversaires mêmes, comme effrayés d’une victoire illégale et meurtrière, n’étaient pas en mesure de la supprimer sur-le-champ.
    Et, surtout, il laissait dans l’ombre des fidèles, des héritiers, qui ne s’avouaient pas vaincus et n’attendaient que leur revanche
    ."

    "Appien d’Alexandrie (né sous Trajan, mort après 160 ap. J.-C.) qui devint « procurateur » dans l’administration impériale sous Antonin,est, lui, un historien, traitant de l’histoire romaine depuis ses débuts, en divisant son œuvre en fonction des guerres et des adversaires de Rome (d’où les titres de ses livres : Affaires syriaques, Affaires macédoniennes, etc.), interrompant ces récits conformes aux schémas de l’histoire militaire par cinq livres sur les « guerres civiles » — des Gracques à Auguste. On a souvent médit, mais à tort, de son métier d’historien ; malgré des erreurs, des bévues inévitables dans toute œuvre, malgré les déformations de son optique grecque, il reste, pour nous, irremplaçable."
    -Claude Nicolet, Les Gracques. Crise agraire et révolution à Rome, Gallimard, 2014 (1967 pour la première édition).




    _________________
    « La question n’est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d’une manière qui leur échappe. » -Guy Debord, Critique de la séparation (1961).

    « Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion. » -Hegel, La Raison dans l'Histoire.

    « Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre. » -Friedrich Hölderlin, "Pain et Vin".


      La date/heure actuelle est Mer 11 Déc - 8:39