http://books.google.fr/books?id=XIU6INU8k1gC&printsec=frontcover&dq=tocqueville&hl=fr&sa=X&ei=a4VnVOX0OYHfaJrbgdgH&ved=0CCgQ6AEwAQ#v=onepage&q=tocqueville&f=false
"Aron estime que Tocqueville s'est aveuglé en prophétisant une société dans laquelle tous les individus seraient égaux, et qu'il a sous-estimé, non moins d'ailleurs que Marx, "la hiérarchie inévitable des rôles sociaux" et les contraintes propres aux sociétés complexes et bureaucratisées. Du moins a-t-il parfaitement pressenti le fait que l'égalité, en France comme aux États-Unis, devait devenir le thème central des débats politiques."
"Ce que les maurassiens ne pardonne pas avant tout à Tocqueville, c'est bine évidemment d'avoir posé le développement de la démocratie comme un fait inéluctable."
"Se référant explicitement à la conception straussienne de la philosophie politique classique, et en particulier à De la tyrannie, Aron rappelle que, pour Aristote, il est impossible d'interpréter justement la tyrannie sans y voir le régime le plus éloigné du meilleur des régimes. Il n'est pas douteux que l'on retrouve, au fond, cette démarche chez Tocqueville lui-même: la description des États-Unis qu'il propose est indissociable d'une recherche des causes permettant de sauvegarder la liberté -autrement dit, elle est sous-tendue par un jugement."
"Ainsi Aron dessine-t-il ici les grandes lignes de ce que nous appellerons un paradigme machiavélo-tocquevillien. C'est en effet aux machiavéliens -de Mosca jusqu'à Burnham notamment- qu'il revient de rendre compte du caractère nécessairement hiérarchique des sociétés, et c'est à Tocqueville qu'il revient de mettre en évidence non pas seulement la "formule" démocratique, mais la dynamique égalitaire des sociétés modernes. Ce paradigme machiavélo-tocquevillien sous-tend, nous semble-t-il, les analyses que consacre Aron à ce qu'il appelle la "permanente contradiction entre la volonté égalitaire et la hiérarchie de fait."
"Aron estime que Tocqueville s'est aveuglé en prophétisant une société dans laquelle tous les individus seraient égaux, et qu'il a sous-estimé, non moins d'ailleurs que Marx, "la hiérarchie inévitable des rôles sociaux" et les contraintes propres aux sociétés complexes et bureaucratisées. Du moins a-t-il parfaitement pressenti le fait que l'égalité, en France comme aux États-Unis, devait devenir le thème central des débats politiques."
"Ce que les maurassiens ne pardonne pas avant tout à Tocqueville, c'est bine évidemment d'avoir posé le développement de la démocratie comme un fait inéluctable."
"Se référant explicitement à la conception straussienne de la philosophie politique classique, et en particulier à De la tyrannie, Aron rappelle que, pour Aristote, il est impossible d'interpréter justement la tyrannie sans y voir le régime le plus éloigné du meilleur des régimes. Il n'est pas douteux que l'on retrouve, au fond, cette démarche chez Tocqueville lui-même: la description des États-Unis qu'il propose est indissociable d'une recherche des causes permettant de sauvegarder la liberté -autrement dit, elle est sous-tendue par un jugement."
"Ainsi Aron dessine-t-il ici les grandes lignes de ce que nous appellerons un paradigme machiavélo-tocquevillien. C'est en effet aux machiavéliens -de Mosca jusqu'à Burnham notamment- qu'il revient de rendre compte du caractère nécessairement hiérarchique des sociétés, et c'est à Tocqueville qu'il revient de mettre en évidence non pas seulement la "formule" démocratique, mais la dynamique égalitaire des sociétés modernes. Ce paradigme machiavélo-tocquevillien sous-tend, nous semble-t-il, les analyses que consacre Aron à ce qu'il appelle la "permanente contradiction entre la volonté égalitaire et la hiérarchie de fait."