https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2008-4-page-83.htm
"Le congrès de Bad Godesberg du Parti social-démocrate allemand (SPD), en novembre 1959, a adopté un programme de principe qui a fait date en rompant avec l'orientation marxiste du programme de Heidelberg de 1925. En ce sens, Bad Godesberg constitue à l'évidence une rupture dans l'histoire de la social-démocratie. Il marque un franc rejet du marxisme : le nom de Marx n'est même pas mentionné parmi les multiples sources doctrinales du SPD, qui est présenté comme l'héritier de la morale chrétienne, de l'humanisme libéral et de la philosophie classique. A dire vrai, ces choix parachèvent une très longue évolution remontant à la période de Weimar. Mais, avec Bad Godesberg, c'en est bien fini de la doctrine de la "lutte des classes", ainsi que de l'horizon d'un dépassement du capitalisme par une socialisation généralisée de l'économie. Non seulement la Loi fondamentale de 1949 est reconnue comme la base de la démocratie allemande, mais encore les vertus de la concurrence et de la liberté d'entreprendre sont affirmées."
-Serge Audier, « La gauche réformiste et le libéralisme », L'Économie politique, 2008/4 (n° 40), p. 83-100. DOI : 10.3917/leco.040.0083. URL : https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2008-4-page-83.htm
p.7.
"Le congrès de Bad Godesberg du Parti social-démocrate allemand (SPD), en novembre 1959, a adopté un programme de principe qui a fait date en rompant avec l'orientation marxiste du programme de Heidelberg de 1925. En ce sens, Bad Godesberg constitue à l'évidence une rupture dans l'histoire de la social-démocratie. Il marque un franc rejet du marxisme : le nom de Marx n'est même pas mentionné parmi les multiples sources doctrinales du SPD, qui est présenté comme l'héritier de la morale chrétienne, de l'humanisme libéral et de la philosophie classique. A dire vrai, ces choix parachèvent une très longue évolution remontant à la période de Weimar. Mais, avec Bad Godesberg, c'en est bien fini de la doctrine de la "lutte des classes", ainsi que de l'horizon d'un dépassement du capitalisme par une socialisation généralisée de l'économie. Non seulement la Loi fondamentale de 1949 est reconnue comme la base de la démocratie allemande, mais encore les vertus de la concurrence et de la liberté d'entreprendre sont affirmées."
-Serge Audier, « La gauche réformiste et le libéralisme », L'Économie politique, 2008/4 (n° 40), p. 83-100. DOI : 10.3917/leco.040.0083. URL : https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2008-4-page-83.htm
p.7.