https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1985_num_35_6_394224?q=marxisme
"Camus [...] ne consacre au marxisme que quelque quarante pages de L'homme révolté, quelques textes des Actuelles, quelques brèves notations des Carnets." (p.1047)
"Lorsque Camus critique le marxisme, c'est d'abord l'idée de dialectique qu'il dénonce: c'est l'idée de synthèse qu'il faut combattre au cœur même du matérialisme dialectique parce qu'il faut inlassablement refuser "tout saut du relatif dans l'absolu". [...] Intransigeante méfiance à l'égard de ces propositions de synthèse, de ces solutions d'harmonie dont il dévoile les pesantes menaces au sein même de l'œuvre de Marx." (pp.1048-1049)
"Camus prétend [retenir de Marx] une "méthode critique" ; ainsi accorde-t-il à Marx, ce "déniaiseur incomparable", le mérite d'une théorie de la mystification "encore valable" parce que son effort le plus fécond, révélant l'hypocrisie des valeurs formelles de la bourgeoisie, dévoile une réalité faite de misère et de répression." (p.1050)
"Camus raille Turgot, Condorcet et même Tocqueville pour leurs illusions à l'égard du progrès." (p.1051)
"Camus ne s'encombre d'aucune indulgence à l'égard d'un Lénine dont il écrit qu'il fait un "pas décisif" vers l'empire millénaire stalinien." (p.1052)
"En 1948, il dit à Emmanuel d'Astier de la Vigerie: "Les camps faisaient partie de l'appareil d'Etat, en Allemagne. Ils font partie de l'appareil d'Etat, en Russie soviétique, vous ne pouvez l'ignorez." (pp.1053-1054)
"Camus somme les socialistes de choisir: "Ou bien ils admettront que la fin couvre les moyens, donc que le meurtre puisse être légitimé, ou bien ils renonceront au marxisme comme philosophie absolue, se bornant à en retenir l'aspect pratique, souvent encore valable"." (p.1057)
"Ce sont surtout les violences commises à l'Est que Camus veut dénoncer au nom d'une "passion irréductible de la liberté"."(p.1058)
-Évelyne Pisier & Pierre Bouretz, "Camus et le marxisme", Revue française de science politique, Année 1985, 35-6, pp. 1047-1063.
"Camus [...] ne consacre au marxisme que quelque quarante pages de L'homme révolté, quelques textes des Actuelles, quelques brèves notations des Carnets." (p.1047)
"Lorsque Camus critique le marxisme, c'est d'abord l'idée de dialectique qu'il dénonce: c'est l'idée de synthèse qu'il faut combattre au cœur même du matérialisme dialectique parce qu'il faut inlassablement refuser "tout saut du relatif dans l'absolu". [...] Intransigeante méfiance à l'égard de ces propositions de synthèse, de ces solutions d'harmonie dont il dévoile les pesantes menaces au sein même de l'œuvre de Marx." (pp.1048-1049)
"Camus prétend [retenir de Marx] une "méthode critique" ; ainsi accorde-t-il à Marx, ce "déniaiseur incomparable", le mérite d'une théorie de la mystification "encore valable" parce que son effort le plus fécond, révélant l'hypocrisie des valeurs formelles de la bourgeoisie, dévoile une réalité faite de misère et de répression." (p.1050)
"Camus raille Turgot, Condorcet et même Tocqueville pour leurs illusions à l'égard du progrès." (p.1051)
"Camus ne s'encombre d'aucune indulgence à l'égard d'un Lénine dont il écrit qu'il fait un "pas décisif" vers l'empire millénaire stalinien." (p.1052)
"En 1948, il dit à Emmanuel d'Astier de la Vigerie: "Les camps faisaient partie de l'appareil d'Etat, en Allemagne. Ils font partie de l'appareil d'Etat, en Russie soviétique, vous ne pouvez l'ignorez." (pp.1053-1054)
"Camus somme les socialistes de choisir: "Ou bien ils admettront que la fin couvre les moyens, donc que le meurtre puisse être légitimé, ou bien ils renonceront au marxisme comme philosophie absolue, se bornant à en retenir l'aspect pratique, souvent encore valable"." (p.1057)
"Ce sont surtout les violences commises à l'Est que Camus veut dénoncer au nom d'une "passion irréductible de la liberté"."(p.1058)
-Évelyne Pisier & Pierre Bouretz, "Camus et le marxisme", Revue française de science politique, Année 1985, 35-6, pp. 1047-1063.