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    Odile Tourneux, « Lectures contemporaines du principe présocratique d’apeiron : Simondon, Castoriadis »

    Johnathan R. Razorback
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    Message par Johnathan R. Razorback Sam 3 Mar - 14:21

    http://journals.openedition.org/philonsorbonne/801?lang=it#quotation

    « Simondon et Castoriadis se rencontrent dans la critique de l’humanisme historique d’après-guerre : tous deux s’opposent à l’idée « hégéliano-marxiste » d’un progrès infini et rationnel de l’histoire, dont le mouvement pousserait les hommes à dépasser leurs contradictions. Même l’existentialisme français, qui constitue le courant dominant de leur époque, ne trouve pas grâce à leurs yeux : la capacité de l’homme à s’autodéterminer, tant que ce dernier ne conçoit pas les autres et le monde qui l’entoure comme l’occasion d’une méditation, ne peut en rien servir de fondement à l’élaboration d’un projet social et politique. Les deux auteurs ne s’inscrivent pas non plus dans les trois grandes perspectives critiques de la seconde moitié du XXe siècle que symbolisent les trois figures d’Althusser, de Claude Lévi-Strauss et de Heidegger. Contrairement aux courants épistémologique, structuraliste et essentialiste, Simondon et Castoriadis désirent encore faire du rapport pratique des hommes au monde le centre de leur réflexion. Néanmoins, il ne s’agit pas de penser quelque chose comme une essence de l’homme, une nature humaine. Si l’homme doit être remis au centre de la réflexion philosophique et des débats politiques, c’est avant tout parce qu’il s’agit d’un être créateur dont l’activité ne saurait être isolée. L’homme de Simondon, tout comme l’homme de Castoriadis, est un être de rapports qui ne cesse d’instituer des relations nouvelles, de sorte que son essence ne saurait en aucun cas être figée. »

    « Pour l’un comme pour l’autre, cette référence aux présocratiques semble être suscitée par un même constat : celui des limites, voire même de l’échec, de ce que l’on pourrait appeler la pensée substantialiste. Selon les deux penseurs, que ce soit en philosophie, en physique ou en politique, tous les systèmes de pensée élaborés depuis l’Antiquité comprennent l’ensemble des phénomènes à partir d’une unité indivise, celle de l’individu. Or, une telle perspective serait selon eux inappropriée. Dans les premières pages de l’introduction à sa thèse sur L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information, Simondon souligne ainsi que l’histoire de la philosophie n’a pas pu rendre compte de l’être parce qu’elle l’a interrogé soit à partir des rapports de la forme à la matière, soit à partir de l’individualité irréductible des atomes. Plus loin il indique que la physique issue de l’étude des phénomènes thermodynamiques est elle aussi incapable de rendre compte de la complexité de la réalité parce qu’elle confère encore une certaine substantialité aux termes d’ondes et de corpuscules. De la même façon Castoriadis n’a de cesse de répéter que le recours à ce qu’il appelle la « logique ensembliste-identitaire », c’est-à-dire à la logique dont les lois reposent sur les principes d’identité et de non-contradiction, rend impossible la compréhension de l’institution de la société par l’imaginaire, mais aussi plus généralement le fonctionnement de la psyché humaine. »
    -Odile Tourneux, « Lectures contemporaines du principe présocratique d’apeiron : Simondon, Castoriadis », Philonsorbonne [Online], 10 | 2016, online dal 19 gennaio 2016, consultato il 04 marzo 2018.




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